Ceux qui entreprennent un très long voyage envisagent souvent de travailler en chemin. C’est une façon d’enrichir son expérience à l’étranger en se détournant du tourisme traditionnel et en s’intégrant mieux aux cultures rencontrées. Mêler travail et voyage est le meilleur moyen d’économiser de l’argent et même d’en gagner pour poursuivre son voyage aussi longtemps qu’on le souhaite et peut-être même en faire un vrai mode de vie. Cet article se veut un guide du travail nomade mondial sous toutes ses formes.
Travailler en échange d’un hébergement est assez commun pendant un tour du monde et c’est un des meilleurs moyens de limiter ses dépenses de voyage. Pour quelques heures de travail par jour, vous êtes logé et parfois même nourri, mais pas question d’argent ici.
Rassurez-vous, il ne s’agit pas pour autant d’exploitation déguisée. Les conditions de l’échange sont toujours simples et claires et vous laissent en principe beaucoup de temps libre. De toute façon, au moindre problème, rien ne vous retient, vous pouvez toujours repartir voyager.
Il faut voir les opportunités de travail contre hébergement comme de bonnes occasions de profiter plus longtemps d’un lieu ou de gens avec qui l’on se sent bien, sans se ruiner et en vivant une nouvelle expérience forcément enrichissante.
Le grand classique du genre, c’est de travailler dans une auberge de jeunesse. Il est très commun de rendre service en faisant le ménage, l’accueil à la réception, ou encore en tenant le bar. Mais les possibilités sont nombreuses et variées : cours de langue, travaux de jardin ou de maraîchage bio, dog sitting, gardiennage de maison, chantiers d’éco-construction, ou plus surprenant encore…
Wwoof (World Wide Opportunities on Organic Farms) est un réseau spécialisé dans l’agriculture bio. Les missions proposées sont généralement des missions agricoles, de jardinage ou de construction dans des fermes bio, en échange du gîte et du couvert.
Plus qu’une simple expérience de travail, le wwoofing est un véritable partage de valeurs. Les hôtes veulent en effet enseigner leurs méthodes de travail et promouvoir l’agriculture biologique.
Du wwoofing à la ferme
Aujourd’hui, près d’une centaine de pays ont leur propre association indépendante Wwoof, il n’existe donc pas de registre d’hôtes commun. Vous devrez adhérer à l’association Wwoof du pays où vous souhaitez partir. Le prix de l’adhésion varie en fonction des pays (c’est même gratuit en Pologne), mais il est souvent compris entre 20 € et 40 € pour une année.
Une fois membre, vous pourrez voir la liste complète des offres de Wwoofing (une petite description de chaque hôte, de leurs offres, etc.), et pourrez contacter les hôtes afin de leur poser des questions plus précises et surtout savoir s’ils ont des disponibilités au moment où vous le souhaitez.
Le premier contact est très important, car il vous permettra de bien comprendre le mode de vie de votre hôte, ses attentes, ainsi que les conditions du séjour. Sachez par exemple que la durée minimum de séjour est souvent d’une semaine, mais que les hôtes apprécient que vous restiez plus longtemps afin de réellement profiter de l’expérience (et de leur donner un vrai coup de main).
Voir le site officiel wwoofinternational
C’est l’équivalent du Wwoofing, mais dans la construction. Il n’y est pas non plus question d’argent, mais d’un partage de valeurs et de connaissances. On y participe à des projets de construction toujours réalisés avec des techniques et des matériaux aussi respectueux de l’environnement que possible.
En échange de son travail, on est généralement logé et nourri par le particulier ou l’association qui porte le projet et bien sûr on apprend aussi beaucoup.
Le site de référence en France est Twiza. Tout est entièrement gratuit, le site fonctionne grâce aux donations libres.
Quelques sites très pratiques répertorient des petites annonces généralistes de travail contre hébergement à destination des voyageurs.
Les annonces sont le plus souvent proposées par des familles, des petites organisations locales à but non lucratif ou des petits hôtels et auberges de jeunesse…
Helpx rassemble de nombreuses missions dans tous les domaines, mais la majorité se trouve en Amérique du Nord, en Europe et en Océanie. Si vous cherchez une destination plus exotique, vous aurez peut-être plus de difficulté à trouver votre bonheur. L’inscription simple est gratuite, mais pour pouvoir contacter les familles et entreprises, hôtes vous devrez passer à l’inscription “Premier” pour 20 € (valable deux ans), ce qui reste vraiment correct.
Workaway est un peu plus complet que son grand concurrent. Vous y trouverez des missions dans le monde entier, de la Moldavie au Kirghizistan, en passant par le Vanuatu ou les Îles Vierges… L’inscription complète coûte 36 € pour deux ans pour une personne seule et 48 € pour un couple. Un investissement qui vaut vraiment le coup !
Amis des animaux ou fées du logis, vous allez adorer cette forme d’échange ! Ici, on est toujours sur une base d’échange, mais ce n’est pas tant un échange de travail que de présence, contre un logement. Concrètement, il s’agit de séjourner dans une maison et de s’occuper de son entretien ainsi que des animaux, s’il en y a, pendant que les propriétaires sont en vacances.
Tout le monde en sort gagnant : les propriétaires peuvent partir l’esprit tranquille en sachant que leur maison ne sera pas vide et vulnérable pendant leur absence et les voyageurs peuvent séjourner et profiter de tous les avantages d’un logement sur place. Dans le cadre des missions de “pet-sitting” c’est encore mieux : les animaux évitent de devoir résider dans un chenil et restent dans leur environnement quotidien pendant l’absence de leurs maîtres !
Pour trouver une maison à garder, il faut aller sur les quelques sites spécialisés. Ils fonctionnent tous de la même façon : on peut consulter les annonces gratuitement, mais pour pouvoir contacter les propriétaires il faut payer une adhésion.
Une annonce de gardiennage en Irlande vue sur TrustedHousitters
A priori, tout le monde peut devenir gardien ou “house-sitter”. Cependant, on ne va pas se mentir, les propriétaires préfèrent confier leur maison (et leurs animaux) à des couples un peu plus âgés, ou à des personnes ayant de l’expérience en matière de soins aux animaux.
Attention, si vous êtes jeunes et que vous n’avez jamais gardé de maison, ça ne veut pas dire que vous n’avez aucune chance. Soignez bien votre profil en insistant bien sur le fait que vous êtes une personne calme et rangée, détaillez toutes les expériences qui pourraient jouer en votre faveur (vous avez un chien ou un chat à la maison, vous avez déjà gardé la maison de votre cousin, vous avez l’habitude de tondre la pelouse chez votre voisin, etc.) et demandez à une personne de votre entourage de vous rédiger une recommandation (option permise lors de l’inscription sur Trusted Housitters).
Et pourquoi ne pas « travailler » sur un bateau et en profiter pour atteindre votre prochaine destination ? Plusieurs sites Internet vous mettent en relation avec des propriétaires de bateau qui recherchent de l’aide à bord. C’est l’occasion d’être logé et de naviguer en prime.
La grande majorité des offres vous proposent de devenir équipier ou skipper sur des voiliers. Un voilier nécessite d’avoir en permanence quelqu’un à la barre. Les équipiers sont donc recherchés pour tenir leur « quart » pendant que les autres se reposent et pour avoir deux bras en plus pour les manoeuvres. Une expérience de navigation n’est même pas forcément nécessaire. Vous verrez que de nombreuses annonces spécifient que vous pourrez apprendre sur le tas.
Quand on est équipier sur un bateau, on participe à la caisse de bord et c’est tout. Ça signifie qu’on paye sa part de nourriture, d’essence et de frais de port. Le montant n’est jamais très élevé, surtout en comparaison avec les économies de transport et de logement que vous faites !
Les sites de bourses aux équipiers :
Vogavecmoi –
Bourse aux Équipiers
Certains sites permettent de trouver d’autres offres qu’en tant qu’équipier ou skipper. Ceux-ci sont le plus souvent des postes rémunérés, aussi bien sur des voiliers, que sur des yachts, ou des bateaux de croisières. Cependant, ils exigent le plus souvent de l’expérience. On trouve par exemple des offres d’instructeur de plongée embarqué, de cuisinier, d’officier, d’hôtesse, d’ingénieur, etc.
Les sites :
Find a Crew –
Desperate Sailor
Trouver une mission de travail contre hébergement est aujourd’hui plus facile que jamais grâce à I nternet. Cependant, au fil du voyage, les opportunités se présentent parfois directement. Si vous restez suffisamment longtemps dans un même endroit et qu’on vous trouve sympa, vous aurez peut-être la chance de vous voir proposer ce genre d’offres.
Il est par exemple assez courant que les voyageurs séjournant pendant plusieurs semaines dans une auberge de jeunesse ou un hôtel se voient proposer un petit job en échange du logement. Certains établissements vont même jusqu’à afficher une annonce.
Les rencontres sont imprévisibles. Il m’est arrivé qu’un professeur me propose de donner quelques cours d’Anglais dans son école et de me loger chez lui ou, plus surprenant encore, qu’un particulier me propose de l’aider à construire une drôle de maison et m’invite à habiter avec sa famille quelque temps.
On m’a proposé de séjourner gratuitement à Aru en Indonésie pour y faire le site Internet d’une association protectrice des oiseaux de paradis.
N’hésitez pas non plus à provoquer les occasions. Proposez de rendre service si vous sentez que vous pouvez être utile, particulièrement si vous avez un talent qui pourrait être apprécié.
Je me souviens d’un artiste espagnol qui s’était fait inviter dans une communauté zapatiste au Mexique après leur avoir proposé de peindre une grande fresque dans leur village.
En choisissant de travailler dans les pays que vous traversez, en plus de gagner de l’expérience professionnelle et de financer votre voyage, vous partagerez votre quotidien avec des locaux et pourrez tisser des liens beaucoup plus forts que si vous ne faisiez que visiter le pays.
En tant qu’étranger et voyageur, trois solutions sont envisageables :
Ça marche à l’étranger comme partout. On fait un beau CV dans les normes du pays où l’on se trouve. On prépare des cartes de visite. On va se proposer directement en personne. On fait des candidatures spontanées par Internet. On va dans les agences d’intérim. On participe aux évènements de développement de réseaux. Enfin et surtout, il faut être sociable et positif, rencontrer des locaux et parler de soi, de ce qu’on sait faire et faire marcher le bouche-à-oreille.
On ne veut pas ou on ne peut pas toujours obtenir un visa de travail, particulièrement quand on a plus de 30 ans. Heureusement, il n’est pas impossible de trouver du travail sans visa. A priori, cela semble inquiétant. On prend le risque d’être expulsé du pays et ne plus pouvoir y revenir. Cependant, il faut relativiser les choses. C’est bien de cette façon que travaillent une très grande partie des voyageurs.
Le travail au noir est extrêmement commun partout dans le monde (même en France) et les contrôles sont loin d’être systématiques. Certains pays sont même franchement laxistes.
Au Cambodge, toute une communauté d’expatriés vit et travaille avec un visa d’affaire qui coûte cinq euros de plus qu’un visa de tourisme et n’a rien d’un visa de travail. En Australie, un certain quota de travailleurs illégaux est toléré, du moment que les employeurs paient leurs taxes. Surprenant et pourtant vrai (dixit l’association de voyageurs ABM dans le livre de référence Partir au bout du monde) !
Avant d’envisager de se faire engager au noir, il faut absolument se renseigner dans les forums, d’expats en particulier afin de déterminer si le pays dans lequel vous envisagez de chercher un travail est tolérant et évaluer les risques. Évidemment, il faut cacher aux autorités que vous comptez travailler de cette façon, plus encore à la frontière.
Si vous travaillez au noir, pas la peine de vous masquer comme les cireurs de chaussures de La Paz
Un autre problème qui se pose quand on travaille sans un visa approprié est la limite de temps qu’on peut passer dans le pays. Un simple visa de tourisme excède rarement trois mois, très souvent il n’est que d’un seul mois. En travaillant sur place, on risque de vouloir rester plus longtemps que la limite maximum légale. Les problèmes sont assurés si on la dépasse, ne le faites pas.
Il est très souvent possible et assez simple de faire étendre son visa de tourisme sans quitter le pays. Beaucoup de pays renouvellent indéfiniment le visa à chaque fois qu’on sort puis qu’on retourne dans le pays. On parle de visa run en anglais. Parfois, le mieux est de prendre un visa d’affaire d’une durée plus longue et pas trop difficile à obtenir. Renseignez-vous bien sur le site des affaires étrangères pour connaître les détails selon le pays ou, mieux encore, informez-vous directement sur les sites officiels des ambassades et consulats.
Dans vos recherches, ne mentionnez pas de prime abord que vous n’avez pas de visa de travail, rendez votre candidature intéressante d’abord. Demandez plutôt à être payé cash (« cash in hand » en anglais) et régulièrement pour éviter les problèmes avec des employeurs peu scrupuleux qui pourraient rechigner à vous payer.
Comme on peut s’y attendre, les jobs qu’on décroche sans visa sont le plus souvent mal payés et non qualifiés, mais tout dépend de vos aptitudes et de votre chance. On trouve généralement plus d’opportunités parmi les métiers du tourisme et de la restauration ou les emplois saisonniers liés à l’agriculture…
Au noir en Australie : Témoignage de Bartok intéressant sur le forum du routard
Prof d’anglais
Un bon exemple de travail de voyageur contre salaire répandu est professeur de langue. La très grande majorité travaille avec un simple visa de touriste, illégalement et sans problème. C’est souvent bien payé, on trouve des annonces pour quelques mois. Il y a beaucoup de demandes dans les écoles supérieures partout dans le monde, surtout en Asie et il n’est parfois pas nécessaire d’être certifié, ou alors on demande le TEFL qui s’obtient en seulement 100 heures de cours. Malheureusement, ce sont des natifs anglophones qui sont recherchés. Les chanceux !
Au cas où, pour en savoir plus, lisez cet article de Nomadic Matt
Divemaster
Bon nombre de voyageurs découvrant les joies de la plongée au cours de leur voyage décident de passer leurs niveaux. En partant de zéro, on peut, en deux à trois mois et moyennant environ 1500 à 2000 dollars, plonger sans limites et atteindre le niveau quatre de divemaster avec le système international PADI.
Il est courant que le centre de plongée dans lequel on passe le diplôme propose au nouveau divemaster de travailler. Le salaire en tant que divemaster est faible, mais permet de payer sa vie sur place et d’économiser modestement. L’investissement en vaut la chandelle pour les passionnés et c’est un premier pas indispensable vers le passage du dive instructor (niveau 5) qui permet de réellement se professionnaliser et de gagner « un vrai salaire ».
Il existe quelques lieux dans le monde qui sont connus pour être de véritables universités de la plongée. Parmi les moins chers du monde pour passer le divemaster :
Koh Tao en Thaïlande, Gili Trawangan en Indonésie, Utila au Honduras…
En savoir plus :
Le site officiel PADI – Un témoignage intéressant
Pour travailler légalement, le visa de touriste ne suffit pas. Il faut obtenir un visa de travail qui a l’intérêt supplémentaire de permettre un séjour beaucoup plus long dans le pays. Les conditions pour obtenir un visa de travail « ordinaire » varient énormément d’un pays à l’autre, mais sont généralement assez contraignantes.
Avant d’aller plus loin, sachez que les visas de travail ordinaires sont mieux adaptés à ceux qui ont un projet d’expatriation plutôt qu’aux voyageurs au long court qui cherchent à ne travailler que quelques semaines ou quelques mois dans un pays.
Dans la plupart des cas, il vous sera demandé de prouver votre embauche avant même l’entrée dans le pays. Il faut faire signer ce qu’on appelle souvent une lettre d’invitation de l’employeur. Il est envisageable de trouver un travail sur place avec son visa de touriste, de demander au futur employeur tous les papiers nécessaires, puis de sortir du pays et de faire faire son visa de travail depuis un pays frontalier avant de rentrer de nouveau dans le pays muni d’un visa de travail en bonne et due forme.
Malheureusement pour les voyageurs, beaucoup d’emplois sont protégés pour les locaux. Bien souvent, on ne peut prétendre à un visa de travail qu’en décochant un emploi dans une filière non protégée, ce qui complique sérieusement les choses.
Pour connaître les conditions précises des visas de travail dans chaque pays, allez voir sur le site des affaires étrangères, ou alors cherchez sur le site des ambassades de chaque pays.
Pour les moins de 30-35 ans, ou pour les étudiants, dans quelques pays, il existe des visas de travail simplifiés, les PVT, qui s’obtiennent très simplement. On en parle ci-dessous.
On parle de PVT (permis vacances travail), de VVT (visa vacances travail) ou de WHV (working holiday visa). Ces visas d’une durée d’un an en général vous permettent de travailler légalement dans un des neuf pays qui en proposent. Cette formule est particulièrement bien adaptée aux voyageurs. À la différence des visas de travail ordinaires, on peut chercher un job sur place et en changer si l’on veut. Ils sont relativement simples à obtenir et pour certains, on peut même les demander au cours de son voyage. Le gros hic, c’est qu’ils ne s’adressent qu’aux moins de 30 ans ou 35 ans au mieux.
Âge limite | Durée de validité | Faisable depuis l’étranger | Arrivée max après obtention | Quota de places | Sélection | Preuve de fonds | Prix du Visa | Liens | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Argentine | 30 ans | 1 an (à partir de l’arrivée) |
3 mois | 700 | ordre des demandes | 2500 € | 0 |
site officiel plus d’infos |
|
Chili | 30 ans | 1 an (à partir de l’arrivée) |
90 jours | 200 | ordre des demandes | 2500 € | 113 € |
site officiel
plus d’infos |
|
Canada | 35 ans | 2 ans (à partir de l’obtention) |
12 mois | 6400 | Tirage au sort | 1700 € | 167 € |
site officiel
plus d’infos |
|
Australie | 30 ans | 1 an (à partir de l’arrivée) |
12 mois | illimité | aucune | 3300 € | 290 € |
site officiel
plus d’infos |
|
Nouvelle-Zélande | 30 ans | 1 an (à partir de l’arrivée) |
12 mois | illimité | aucune | 2600 € | 129 € |
site officiel
plus d’infos |
|
Japon | 30 ans | 1 an (à partir de l’obtention) |
12 mois | 1500 | quota encore jamais atteint | 4500 € | 0 € |
site officiel
plus d’infos |
|
Hong-kong | 30 ans | 1 an (à partir de l’arrivée) |
(Hong-kong seulement) |
3 mois | 400 | ordre des demandes | 3000 € | 23 € |
site officiel
plus d’infos |
Corée du Sud | 30 ans | 1 an (à partir de l’arrivée) |
1 mois | 2000 | quota encore jamais atteint | 2500 € | 0 € |
site officiel
plus d’infos |
La plupart des PVT permettent de trouver n’importe quel emploi et de changer d’employeur autant de fois qu’on le veut. Seuls le Japon et la Corée du Sud vous limitent à certains secteurs. C’est finalement assez peu contraignant, sauf dans quelques cas notables : au Japon, on ne pourra pas être barman et en Corée du Sud, on ne pourra pas enseigner.
Trouver un travail à l’étranger, c’est plus facile à dire qu’à faire. En particulier dans les pays où la barrière de la langue est plus difficile à franchir. On vous conseille d’aller voir sur les forums, notamment celui de pvtiste.com, de voyageforum ou encore d’aller questionner les voyageurs du groupe Facebook de tourdumondiste. L’Australie est la destination PVT du tourdumondiste par excellence, alors voilà quelques sites pour commencer vos recherches d’emploi dès maintenant :
my-australian-job.com
seek.com.au
jobsearch.com
mycareer.com
workaboutaustralia.com
Aux États-Unis, il n’y a pas de PVT. Il existe un type de visa qui s’en approche, mais en beaucoup moins avantageux. On doit par exemple décrocher son job avant même d’entrer sur le territoire. Les conditions d’éligibilité sont très strictes.
Finalement, à moins d’être extrêmement motivé, d’entamer votre tour du monde tout juste diplômé et de prévoir votre passage au bon moment, on déconseille cette solution bien trop compliquée quand on est voyageur avant tout.
En savoir plus :
americawelcome.com : site d’infos sur le J-1
workntravel.fr : annonces de jobs en visa J-1
Un certain nombre de voyageurs débrouillards trouvent des moyens originaux de gagner de l’argent sur la route seuls, en mettant à profit leurs talents particuliers et en faisant preuve d’audace. Une bonne façon de gagner de l’argent en mettant du piment dans son voyage !
Les disciplines sont variées, magicien, jongleur de feu, ou marionnettiste… il suffit de s’installer dans un lieu de passage, de laisser parler son talent et de faire tourner le chapeau ! Au Brésil, il est aussi très commun de voir des jongleurs aux feux rouges.
Le plus évident consiste à faire des caricatures ou des portraits. On a aussi observé des peintres sur t-shirt, ou des artistes malins profitant des attraits touristiques locaux pour en faire des oeuvres d’art et les vendre dans la rue.
C’est une activité incroyablement populaire en Amérique latine, où de nombreux voyageurs vendent leurs fabrications sur les marchés ou directement dans la rue ou sur la plage. Beaucoup d’entre eux racontent avoir appris sur la route, avec d’autres voyageurs. Le macramé est souvent leur spécialité.
Notre interview de Seb, un Français artisan vendeur de bijoux au Nicaragua :
Vous jouez de la guitare depuis 15 ans ? Le temps est enfin venu de vous servir de tout ce que vous avez appris pendant ces années ! Proposez vos services dans votre auberge de jeunesse, le ukulélé est particulièrement populaire auprès des voyageurs.
En ce qui concerne les cours de yoga, une formation de la Yoga Alliance (200 heures) est normalement exigée pour trouver facilement du travail dans le monde entier. Cependant, un excellent « yogistes » peut s’organiser de manière autonome. Sur la plage de Zipolite au Mexique ou encore à Little Corn Island au Nicaragua, on pouvait suivre des cours sur le sable, directement devant les cabanes du professeur. À Utila au Honduras une Espagnole organisait ses cours directement dans une salle qu’elle ne louait pas cher. Ces gens faisaient leur pub en collant des affiches un peu partout, dans les hôtels, auberges de jeunesse, dans la rue…
Un bon musicien dans la rue gagne facilement pas mal d’argent. Les très bons jouent aussi dans les bars ! Un très bon ami à moi gagne de quoi vivre et voyager en jouant épisodiquement dans la rue, déguisé en licorne, seul ou accompagné, à la Nouvelle-Orléans.
Un ami voyageur et musicien en licorne à New Orleans
Si vous parlez bien la langue du pays, vous avez d’excellentes chances de trouver du travail comme professeur particulier. En France, le groupe Acadomia permet de trouver des offres en tant que professeur particulier. Il existe des sites équivalents dans beaucoup de pays du monde. Pour vos recherches, n’hésitez pas à demander conseil aux professeurs dans les alliances françaises. Ils sauront vous aiguiller.
Au Brésil, on a rencontré Marc, un Français parlant couramment le Portugais. Il disait que cette activité payait bien et qu’il y avait beaucoup de demande.
Vendre des spécialités ça fonctionne très bien, surtout qu’à l’étranger ce qu’on cuisine est exotique et attire la curiosité. Les auberges de jeunesse permettent souvent d’utiliser une cuisine. Certains louent parfois un appartement avec un four.
On a vu des vendeurs de crêpes, de macarons, de truffes aux chocolats, de pains au chocolat, de quiches ou encore de tartes Tatin… Ça marche bien avec un stand dans la rue, en louant ou squattant un emplacement sur un marché, en passant à la bonne heure dans les auberges de jeunesse, hostals ou (particulièrement efficace) dans les centres de plongée.
Notre interview de Nico vendeur de petits pains itinérant au Mexique :
On croise essentiellement ces originaux en Amérique latine, dans une moindre mesure dans les pays riches et presque jamais ailleurs.
En Amérique latine, les vendeurs de rue font partie de la vie quotidienne. L’idée générale que la rue est à tout le monde est culturellement très acceptée. De plus, la zone entière partageant une langue commune, il y a beaucoup de voyageurs vendeurs de rue hispanophones de toutes nationalités. Pour un Français, il est aussi très simple d’acquérir un bon niveau d’Espagnol rapidement. Ce sont autant de raisons qui expliquent que le phénomène soit si commun en Amérique latine.
Sur les autres continents, beaucoup de pays sont plus pauvres, bien plus différents culturellement et la barrière de la langue est plus difficile à franchir. C’est le cas en Afrique ou au Moyen-Orient, qui sont aussi bien moins touristiques. Autant de difficultés qui expliquent qu’on y croise bien moins de ces voyageurs débrouillards.
Les petits boulots de débrouillards ne sont théoriquement pas légaux. On ne pourrait pas détailler ici le niveau de tolérance de chaque pays. On sait par exemple que la Chine apprécie mal les regroupements de rue et qu’il y a parfois des contrôles de musiciens dans les bars en Thaïlande…
Comme expliqué dans la section « Travailler au noir », pour éviter les problèmes avec les autorités, il faut bien se renseigner autour de soi, parmi les autres voyageurs, sur les forums d’expatriés qui connaissent bien le pays et en discutant avec les locaux avant de se lancer.
Dans la rue, il faut bien veiller à ne pas faire de concurrence aux locaux pour éviter les tensions. Il ne faut pas copier leurs activités et plutôt apporter votre spécificité.
Être « nomade digital », ou « techno nomade », c’est travailler de n’importe quel endroit du monde grâce à la technologie numérique. Ce mode de travail ne requiert en effet que la possession d’un ordinateur et l’accès à une connexion Internet.
Ce mode de travail et de voyage est devenu très populaire. Pour ceux qui peuvent se le permettre, c’est une façon de voyager plus longtemps ou même perpétuellement. Voilà qui fait rêver !
Si le travail sur place est extrêmement intéressant notamment pour l’expérience humaine qu’il implique, le travail à distance offre l’avantage (non négligeable) de permettre une liberté géographique quasiment totale. « Quasiment », puisqu’une bonne connexion Internet n’est pas forcément monnaie courante, notamment en Asie ou en Afrique. Et contrairement au travail local, vous n’avez pas besoin de prévenir votre patron quand vous souhaitez partir, vous pouvez changer de pays et de lieu de travail aussi souvent que vous le voulez !
Travailler comme on veut, où on veut
Un travail à distance vous permettra de vous organiser comme vous le souhaitez. Si vous êtes plus du matin, vous pourrez ainsi commencer vos journées plus tôt et vous pourrez même travailler la nuit si ça vous chante. La limite, c’est le décalage horaire. Quand on doit absolument travailler en contact direct (bien que distant) avec le client.
Attention, la liberté horaire est un luxe qui peut être dangereux pour les personnes manquant quelque peu d’organisation. On peut en effet se laisser facilement aller et oublier… de travailler ! Il est important de suivre une certaine routine pour travailler efficacement.
Les nomades numériques apprécient travailler depuis des pays dans lesquels le coût de la vie est faible. Comme les clients sont dans des pays riches, on gagne proportionnellement plus, ce qui permet de travailler moins.
Voyager, travailler sans contrainte horaire ou géographique… Ça semble idéal, n’est-ce pas ? Attention, ne soyez pas naïfs, ce mode de vie comporte également quelques aspects négatifs.
Bien sûr, lorsque l’on choisit de partir voyager, on s’éloigne de ses proches. Ça peut paraître une évidence et un acquis pour beaucoup d’aspirants à la vie nomade, mais il faut savoir que l’éloignement permanent peut devenir pesant. Ceux qui envisagent ce mode de vie à long terme doivent en tenir compte.
En tant que nomade digital, il est aussi crucial que difficile de trouver un endroit où travailler dans de bonnes conditions : une connexion à Internet suffisamment rapide, une table à la bonne hauteur, un bon éclairage, un endroit calme, etc. Travailler depuis une auberge de jeunesse ou hôtel n’est par exemple pas la meilleure idée : les équipements ne sont pas forcément de bonne qualité, le bruit y est généralement constant et l’ambiance est plutôt à la détente. La meilleure solution aujourd’hui pour les travailleurs nomades est sans aucun doute les “coworking spaces”, mais encore faut-il en trouver un dans la ville où l’on est basé.
En tant que nomade digital, il peut être intéressant de s’intégrer à une communauté, pour lier des liens d’amitié, bien sûr, mais aussi parce qu’il est plus facile de se motiver lorsque l’on est plusieurs dans la même situation. En travaillant ensemble, on peut partager des expériences et des savoir-faire. Malheureusement, quand on change de ville, de région ou même de pays régulièrement, il est difficile de nouer des liens durables. On rencontre beaucoup de voyageurs sur la route, mais ce sont souvent des rencontres furtives qui n’aboutissent pas vraiment à une relation à long terme.
En voyage ou non, être freelance c’est accepter d’avoir une activité professionnelle instable. Certains mois peuvent en effet être très occupés, avec de nombreux contrats et plusieurs projets à gérer à la fois et d’autres beaucoup plus calmes, avec peu de clients et parfois même des difficultés à “boucler” le budget mensuel. Même au bout du monde, sur une plage paradisiaque, c’est stressant, surtout sans allocations chômage, comme c’est le cas pour la plupart des nomades digitaux.
Le fait de devoir régulièrement interrompre son voyage pour travailler peut empêcher de réellement profiter de son voyage. Les voyageurs qu’on rencontre n’ont pas de contraintes, eux. Parfois, on serait tenté de suivre un voyageur avec qui on s’entend très bien, mais les contraintes du travail nous en empêchent. C’est très frustrant.
Voilà pourquoi les nomades digitaux préfèrent généralement se fixer pour des périodes de travail intenses, puis voyager « vraiment » sans travailler.
En effet, c’est souvent une contrainte pour décrocher de nouveaux clients. Pour eux, ce n’est pas rassurant de travailler avec un freelance qu’ils ne connaissent pas encore et qui se trouve à l’autre bout du monde. S’ils ont le choix, ils choisiront un prestataire plus proche géographiquement et qu’ils jugeront plus réactif et facilement joignable.
Voilà une raison supplémentaire pour commencer sa vie de digital nomade en ayant déjà quelques clients fidèles.
Aujourd’hui, la palette des métiers à exercer “sur la route” est assez variée. Aux métiers traditionnels du freelance comme le graphisme ou les métiers du web sont en effet venus s’ajouter des métiers habituellement considérés comme sédentaires.
Rédacteur, traducteur, programmeur, graphiste… bref, tous les métiers qui se passent derrière un ordinateur et ne nécessitent pas forcément de contact physique avec le client sont envisageables.
A priori, seuls un ordinateur et une connexion à Internet sont nécessaires pour devenir un nomade digital. Mais d’autres éléments sont à prendre en compte dans son choix de destination. Parmi eux, le coût de la vie, la durée des visas et la difficulté pour les renouveler, la qualité des infrastructures, la vitesse de la connexion Internet et la présence de lieux de travail adaptés. Il est en effet beaucoup plus facile de se lancer dans une activité en freelance lorsque nos dépenses de base sont relativement basses et que l’environnement de travail favorise l’efficacité. Mais alors, où aller ?
Le site NomadList a dressé la liste des villes les plus favorables aux nomades numériques en étudiant plusieurs critères comme le coût de la vie, la qualité de vie, l’ouverture aux étrangers, l’intérêt culturel, la sécurité, la présence d’espaces de coworking, le niveau d’Anglais, entre autres.
Une fois que vous avez choisi votre destination, vous devrez trouver un endroit pour travailler… Comment ? Premièrement, en discutant avec les autres voyageurs que vous rencontrerez. Ensuite, en fouillant sur Internet pour trouver des regroupements de nomades digitaux et des espaces de coworking ou encore de confortables cafés.
Il s’agit de lieux où n’importe qui peut venir librement travailler en open-space en payant pour le temps d’utilisation du lieu : quelques heures, quelques jours ou quelques mois.
Pour un nomade digital les coworkings sont idéaux puisqu’ils permettent de travailler dans d’excellentes conditions de confort et de rencontrer du monde, d’éventuellement y trouver des clients et parfois même d’autres nomades digitaux.
Hubud un espace de coworking dans un paysage de rêve à Bali
Tout au moins pour travailler avec des clients français, mieux vaut avoir un statut légal. Le régime auto-entrepreneur, désormais « régime de micro-entrepreneur », est idéal pour lancer son activité. C’est le choix de la plupart des nomades digitaux français.
En effet, on peut s’y inscrire en ligne en quelques minutes et obtenir par la suite rapidement son numéro de SIRET. Les charges sont extrêmement basses. Enfin, tout se gère en ligne et on a quasiment aucune tracasserie administrative. Par contre, on ne touche pas d’allocation chômage évidemment.
Oui absolument !
Cependant, il faudra tout de même indiquer une adresse de résidence en France. Celle d’un ami ou d’un membre de la famille fera l’affaire. Comme vous cotisez en France, vous n’êtes pas considéré comme Français de l’étranger et conservez la sécurité sociale française, quel que soit le temps passé à l’étranger.
Petit bémol, en théorie vous ne pouvez pas travailler pour des clients locaux depuis l’étranger. Il vous faudrait un visa de travail. En pratique, tant que vous travaillez de manière indépendante, vous ne prenez absolument aucun risque. Il faut juste éviter de déclarer à la frontière que vous venez faire le digital nomade chez eux.
Quand on fait un tour du monde, dans « les pays pauvres », on est confronté à l’extrême pauvreté, on est aussi témoin des ravages de l’activité humaine sur l’environnement. Pour beaucoup, il est inenvisageable de voyager pour son seul plaisir, sans chercher à se rendre utile pour les populations locales ou pour l’environnement.
Et puis, c’est une bonne façon de s’intégrer dans un pays pour découvrir une culture plus profondément, de voir par soi-même les problèmes dont on entend seulement parler chez soi, de donner un peu de sens à un voyage autrement un peu trop « touristique », tourné sur soi…
Comme le sujet est très vaste, on a fait un dossier spécial ultra complet sur le sujet. Vous y trouverez toutes les réponses aux questions que vous pourriez vous poser :
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