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Femme qui voyage seule devant un train

Voyager seule quand on est une femme

B eaucoup de gens partent voyager seuls. La première fois, certaines femmes ont beaucoup d’appréhension. Pas de panique, cet article a été écrit en collaboration avec de vraies voyageuses et même une sage-femme pour certains aspects techniques. On vous y explique tout ce qu’il faut savoir pour partir seule et sereine.

Une vraie voyageuse partage son expérience

Témoignage d’une grande voyageuse

Chloé est une voyageuse au long cours de 22 ans. Elle est habituée à partir voyager seule.

Elle a fait le tour du monde à 19 ans seulement. Elle a notamment été en Thaïlande, en Inde, au Népal, en Indonésie, en Équateur, au Maroc, etc. La preuve qu’un tel voyage est à votre portée !

Elle nous livre dans cette interview, sa vision du voyage au féminin en solitaire avec ses avantages et inconvénients.

Merci à Claire qui a tourné cette interview.
Son site : Les films des deux mains

Partir seule ne signifie pas voyager seule

Vous voyagerez rarement vraiment seule

Les voyageurs se rencontrent

Avant de commencer à vraiment voyager, on ne réalise pas à quel point la communauté de voyageurs autour du monde est grande.

En cours de voyage, dans un transport, au cours d’une randonnée, dans un bar, dans un cours de danse, dans une auberge de jeunesse, en jouant de la guitare dans la rue…, les occasions de rencontrer d’autres voyageurs sont nombreuses.

Ce qui pousse les voyageurs solos
à faire équipe

Parfois, quand on voyage seule, on fait tout pour éviter les autres touristes, pour s’immerger au maximum dans une culture. Cependant, de temps à autre, on est bien content de partager un bout de route avec d’autres voyageurs.

Ce qui pousse les voyageurs solos à faire équipe pour voyager ensemble, c’est avant tout le plaisir de partager les bons moments, parfois pour se sentir plus en sécurité (pour sortir le soir ou faire du stop…) ou encore pour des raisons économiques. C’est que ça coûte moins cher d’être plusieurs. Les backpackers ont souvent un budget serré. Alors, partager le prix d’une chambre, d’un guide de randonnée, la location d’un scooter ou d’un taxi, ça permet de faire des économies.

Vydia et moi au Népal

Rencontre avec Vydia au Népal avec qui on a voyagé 3 semaines

Rencontrer des compagnons de voyage, surtout dans les coins paumés

Paradoxalement, dans les zones moins touristiques, rencontrer un pote de voyage devient encore plus probable. On y rencontre moins de groupes et plus de voyageurs seuls ou en couple qui voyagent longtemps et sont plus faciles à aborder.

Quand il n’y a qu’un petit hôtel familial, dans un tout petit village, à l’écart du grand parcours touristique, les rares touristes s’y retrouvent. Pour être venu si loin, il ne peut s’agir que de voyageurs au long cours. Il y a toutes les chances pour qu’ils soient ici pour les mêmes raisons que vous. On se retrouve donc naturellement, pour faire ensemble les activités du coin, pour manger ensemble ou pour boire un verre… Et puisqu’on s’entend bien, comme on prend le même chemin, autant continuer ensemble.

Potes au Rukache

Tous des potes au petit hostal Rukache au Mexique

Les réseaux d’accueil organisés

Il existe plusieurs réseaux pour se faire accueillir chez les locaux de manière organisée. C’est un bon moyen de rencontrer des locaux qui peuvent aussi jouer le rôle de guide sur place.

Les réseaux d’hospex (Hospitality Exchange) mettent en relation les locaux qui proposent d’accueillir des voyageurs gratuitement avec les voyageurs de passage. Le plus connu est le réseau Couchsurfing. Womenwelcomewomen en est un autre en anglais, moins développé, mais qui s’adresse spécialement aux femmes. Il en existe de nombreux autres : Hospitality Club, Servas , Place2stay

Le Wwoofing permet d’être accueilli dans une ferme qui pratique la culture bio ou la permaculture en échange de quelques heures de travail par jour. En général, on doit promettre de rester pour une durée de quelques mois. C’est le deal !

Les sites de rencontre de compagnons de voyage

Si vous ne souhaitez définitivement pas partir seule, le mieux est d’aller sur les forums possédant une rubrique « compagnons de voyage » :
Voyage forum Le forum du routard Le forum de Tripadvisor

Le risque d'agression à l'étranger

La peur de l’agression, en particulier des agressions sexuelles est certainement l’une des premières raisons qui retiennent les femmes de partir voyager seules à l’étranger. On peut le comprendre, la plupart des femmes subissent couramment le harcèlement de rue et 16 % déclarent avoir subi un viol ou une tentative de viol au cours de leur vie selon l’étude Virage de l’INED. Parmi les voyageuses aussi il y a des victimes d’agressions. Plusieurs cas ont été très médiatisés. Pourtant, cette peur est selon nous en grande partie irrationnelle et ne devrait pas être considérée comme une bonne raison de rester chez soi. Les cas d’agressions « graves » de voyageuses sont en réalité très rares.

Notre grande enquête

On ne voulait pas se contenter d’impressions et de ressentis sur un sujet aussi grave que les agressions en voyage. Nous avons trouvé peu de statistiques sur ce sujet. On a donc réalisé une grande enquête nous-mêmes sur des centaines de grands voyageurs fin 2017. La suite de cet article en reprend les résultats.

En savoir plus sur notre méthodologie

Vous pouvez retrouver encore plus de données sous forme d’infographies dans notre article sur la sécurité en voyage.

Les risques de menaces et d’agressions physiques en général

Plus de peur que de mal

En dehors des agressions sexuelles, il ressort de notre enquête que les femmes ne sont pas plus victimes d’agressions que les hommes (5 % des femmes et 6 % des hommes).

La motif de l’agression est le vol dans l’immense majorité des cas. Dans plus de la moitié des cas, les agresseurs étaient armés (couteau ou arme à feu). L’agression en reste quasiment toujours au stade de la menace puisque parmi les répondants il n’y a eu aucun blessé.

Les agressions sexuelles

Le risque en théorie

En France, les femmes sont trois fois plus souvent victimes de violences sexuelles que les hommes. Cependant, on peut supposer qu’en réalité les touristes ont moins de chances que les locaux d’être victime d’une tentative de viol.

En effet, d’après le haut-conseil-egalite.gouv.fr, 83 % des victimes connaissaient leur agresseur, 51 % d’entre eux font même partie du ménage. On pourrait en déduire qu’on prend moins de risques dans un environnement où l’on ne connaît personne, pendant un voyage à l’étranger par exemple.

De plus, les cas d’agressions sexuelles sur les touristes sont beaucoup plus médiatisés et les conséquences sont redoutées par les gouvernements. Après la médiatisation de plusieurs cas de viols en Inde en 2013, le nombre de femmes voyageant en Inde a reculé de 35 % selon le New York Times. Il semblerait bien que la police et la justice traitent beaucoup plus efficacement les affaires impliquant des touristes. Les agresseurs prennent donc des risques plus importants à s’en prendre à des voyageurs, on peut donc présumer qu’ils le font moins.

Dessin harcellement de rue sur une femme

À l’inverse, on sait que dans beaucoup de pays très conservateurs il est souvent très difficile d’avoir des relations sexuelles en dehors du mariage. On peut imaginer que la frustration sexuelle y est plus importante que chez nous. On pourrait aussi craindre que les femmes étrangères blanches, seulement de passage et «aux moeurs plus ouvertes», soient plus souvent considérées comme «des filles faciles» ? Avec des présomptions pareilles certains sont probablement tentés de penser que les prédateurs sexuels sont plus nombreux dans ces pays et qu’ils pourraient considérer les touristes comme des proies privilégiées.

Mais, il faut ce méfier de ce genre de suppositions. Elles sont anxiogènes, ne sont basées sur rien de vérifié et sont même limite racistes.

Alors que penser finalement ? Le mieux est probablement de se tourner vers les études chiffrées…

Ce que dit notre enquête

Les chiffres de notre enquête sont proches de ceux de l’étude virage de l’INED qui ne porte que sur la France. 6 % des femmes ont déclaré avoir subi une agression sexuelle et 10 % des femmes voyageant seules.

Attention, une seule femme a déclaré avoir subi une tentative de viol, dans tous les autres cas il ne s’agissait « que de formes d’attouchements » (cuisses, seins et fesses) et dans de rares cas de baisers non consentis ou de voyeurisme.

Ce que disent les enquêtes internationales

L’office des Nations Unies contre le Crime et la Drogue (UNODC) a publié en 2011 un rapport sur le nombre de viols déclarés à la police dans le monde . Le classement (proportionnellement à la population) est assez surprenant :

1 – Botswana, 2 – Suède, 3 – Saint-Vincent, 4 – Guyana, 5 – Bahamas, 6 – Nouvelle-Zélande, 7 – Jamaïque, 8 – Panama, 9 – Belgique, 10 – États-Unis…

On constate que les pays occidentaux sont très haut dans le classement, la France s’y trouve en 18e position, alors que l’Inde et d’autres pays souvent jugés « à risque », sont parmi les derniers. Si l’on en croit ce rapport (cf Planetoscope.com) on serait donc plutôt plus en sécurité à l’étranger qu’en France.

Bien sûr, ces statistiques sont « à prendre avec des pincettes ». La stigmatisation sociale des victimes est plus ou moins importante selon la culture. Il se peut que les cas de viols soient plus souvent rapportés à la police dans les pays occidentaux.

Les services consulaires du Royaume-Uni enregistrent précisément chaque année et pour chaque pays toutes les demandes d’assistance qui leur sont adressées de la part des Britanniques à l’étranger. Parmi celles-ci environ 300 concernent des attaques sexuelles, dont 130 des viols et majoritairement dans des pays occidentaux. C’est finalement très peu par rapport aux 13 000 déclarations pour viols ayant eu lieu au Royaume-Uni enregistrées par la police chaque année.

Ces chiffres tendent aussi à penser que le risque de subir une agression sexuelle ou un viol est moins grand en voyage à l’étranger que chez soi.

En savoir plus

– Une journaliste (Lauren Wolf) a enquêté de façon approfondie sur le sujet. Comme nous, elle en conclut que la peur de l’agression sexuelle en voyage est souvent exagérée. Son article sur le site du New York Times

– Le nombre de Britanniques agressés sexuellement chaque année par pays selon le rapport des services consulaires britanniques

Savoir se comporter à l'étranger

Observer, s’informer et s’adapter

Chaque pays est différent

Il serait impossible de faire une liste complète et objective des comportements à suivre ou à éviter par pays. Voici quelques principes de base à adopter quand on entre dans un nouveau pays, particulièrement dans les régions du monde où il est notoire que les droits des femmes sont réduits.

Renseignez-vous bien sur les us et coutumes et méfiez-vous de vos propres habitudes culturelles. Utilisez votre bon sens, observez les habitants et dans un premier temps évitez d’être trop exhubérante. Vous éviterez ainsi de commettre un impair en allant à l’encontre des « bonnes moeurs » et serez plus en sécurité.

En Iran il faut être voilée, c'est la loi

En Iran, il faut être voilée, c’est la loi.

Crédit : par Mateusz Emeschajmer : Getting Nowhere

C’est à vous de vous adapter

Quand on est dans un pays étranger, il faut savoir s’adapter à la culture locale en évitant de la juger. Ce qui peut vous sembler normal ici peut être le comble de la provocation pour les populations locales. Dans la mesure du possible, on doit « se comporter à Rome comme les Romains ».

Dans un second temps, une fois bien informée sur la culture d’un pays, vous pourrez vous relâcher si la situation le permet et reprendre un comportement plus naturel pour vous.

Enfin, sachez qu’une voyageuse étrangère est en général avant tout considérée comme une touriste. À cet égard, les locaux seront plus tolérants (dans une certaine mesure), si vous vous comportez différemment de la norme du pays.

Le contact avec les hommes

Le regard que les hommes posent sur les femmes est évidemment l’une des premières causes potentielles de problèmes ou d’inconfort pour une voyageuse à l’étranger. Familiarisez-vous bien avec l’attitude générale que les femmes du pays adoptent avec les hommes.

Décourager les dragueurs gênants ou les agresseurs

Dans le doute, conservez une certaine distance physique. Dégagez de l’assurance et de la confiance en vous, vous serez ainsi moins perçue comme une victime potentielle. Face à une demande gênante et insistante, ou à un tripoteur intempestif, sachez vous affirmer explicitement et rapidement. Dites non calmement et fermement, sans manifester aucun signe de peur. En cas de nécessité, n’hésitez pas à demander de l’aide autour de vous, de façon tout aussi explicite, ou même à vous faire remarquer des gens autour pour les alarmer et mettre dans l’embarras le gêneur.

Ne faites surtout pas la bise. En dehors de la France et des pays latins, cela ne fait pas partie des usages courants et risquerait d’être mal interprété.

Ne soyez pas en permanence sur la défensive. En tant que femme, on attire bien plus souvent la sympathie que les problèmes.

Une astuce anti-dragueurs

Portez une alliance :
Cette technique est assez efficace, surtout quand vous prétextez attendre un mari fictif.

Cependant, attention à être crédible. Utilisée dans le mauvais contexte cette technique est contre productive. Vous pourriez au contraire paraître comme une femme adultère (puisque seule) à la recherche d’une aventure. Nous avons eu plusieurs retours de voyageuses qui déconseillent cette technique (voir les commentaires en bas de page).

Gollum Anneau

Pour les filles plus belles que Golum : L’alliance anti-dragueur pour devenir invisible

Le flirt

Évitez de flirter dans une culture que vous connaissez mal. Rappelez-vous que flirter consiste généralement, dans notre culture, en un ensemble de signes plus ou moins ambigus et subtils : regards, allusions, gestes…

Flirter c’est donc sérieusement risquer des malentendus problématiques, ou même commettre de gros impairs culturels. N’oubliez pas que vous êtes aussi différente pour les locaux qu’ils le sont pour vous. Vous pourriez être mal interprétée.

Invitations

Une invitation spontanée de la part d’un local est une excellente façon d’en apprendre beaucoup sur la culture d’un pays. Vous pouvez être tentée de saisir cette opportunité dès qu’elle se présente. Cependant, restez méfiante, particulièrement quand il s’agit d’une invitation de la part d’un ou plusieurs hommes que vous ne connaissez pas ou peu. D’une manière générale, ne montez pas dans le véhicule d’un inconnu. C’est du bon sens, mais il est bon de le rappeler. Certains beaux parleurs mal intentionnés sont parfois convaincants, prétextant par exemple une rencontre avec leur famille.

Dans le doute, sachez donc refuser. Si l’invitation est sincère, elle se renouvellera certainement quand vous aurez plus d’éléments pour déterminer qu’il n’y a pas de danger.

Les vêtements

D’une manière générale, habillez-vous sobrement. N’attirez pas l’attention, ne portez pas d’objets de valeur, notamment de bijoux précieux.

Évitez les vêtements transparents, trop courts (au-dessus du genou), couvrez-vous les épaules. Portez plutôt des chaussures sans talons.

Il est bon de prendre exemple sur la façon dont les femmes s’habillent là où vous voyagez, sans toutefois sombrer dans la caricature, comme le feraient les Dupont et Dupond de Tintin.

À la plage, attention ! On ne peut pas toujours porter un maillot de bain deux pièces, à moins d’être sur la plage privée d’un hôtel. Encore une fois, renseignez-vous bien avant de vous dévêtir.

Un foulard sobre est un accessoire très pratique pour les lieux religieux (comme les mosquées), à la plage, ou encore quand c’est tout simplement obligatoire.

Panneau wear respectful clothing

Épaules et genoux doivent être couverts aux Émirats.

Pourquoi se conformer aux codes vestimentaires religieux et culturel ?

Dans certains pays un code vestimentaire est informellement ou même légalement imposé à tous. Il est généralement plus explicite et contraignant pour les femmes. Dans les lieux sacrés, on s’y conforme sans trop de problèmes, mais souvent beaucoup moins de bon coeur quand il est imposé à l’extérieur.

On peut être en désaccord avec certaines règles en vigueur à l’étranger, surtout quand elles s’appliquent à nous aussi qui sommes habitués à nous habiller relativement librement. Il s’agit très souvent d’imposer aux femmes d’être plus ou moins couvertes. Certaines féministes considèrent qu’imposer « un enfermement du corps » est une forme d’oppression même s’il est consenti. On pourrait envisager de ne pas se conformer aux règles vestimentaires et considérer qu’il s’agit d’un acte militant.

Nous, on pense qu’en tant que touriste étranger on n’est pas dans une situation favorable pour cela. On ne peut pas espérer être bien accueilli en se montrant provocant. Et puis, dans les pays où les règles vestimentaires sont inscrites dans la loi comme c’est le cas en Iran, par exemple, où le port du voile est obligatoire en public, c’est prendre des risques inconsidérés. Là où ces règles vestimentaires sont fortement ancrées dans la culture, mais pas écrites noir sur blanc, on risque bien de s’attirer des problèmes avec les gardiens des bonnes moeurs de tous horizons en y contrevenant manifestement.

Helen Jennings a écrit un article intéressant qui traite spécifiquement de cette question et y confronte tous les points de vue : Should you conform to religious or cultural dress codes?

Faire du stop

Bien qu’aucun chiffre officiel ne le prouve, on a tendance à penser que la pratique de l’auto-stop est plus risquée pour une femme que pour un homme. Cependant, elle n’est surtout pas à proscrire.

Les mêmes précautions sont à prendre que l’on soit une femme ou un homme à quelques détails près. On ne s’étendra donc pas ici sur la bonne pratique de ce moyen de se déplacer. C’est le sujet d’un dossier dédié sur ce site dont une partie est dédiée au stop pour les filles L’auto-stop.

Bon nombre de femmes voyagent exclusivement en stop. On vous conseille le site d’une fantastique autostoppeuse québécoise, Anick-Marie Bouchard. Elle a parcouru plus de 80 000 km en stop autour du monde en solo. Globestoppeuse.com

La self-défense

Les stages de self-défense

Même en ayant pris toutes les précautions adéquates, si vous vous retrouvez dans une position vous mettant en danger physique immédiat (situation de légitime défense), il est utile d’avoir quelques bons réflexes.

A cette fin, il existe des stages d’autodéfense ou self-défense. Vous y apprendrez à vous préparer psychologiquement à une agression, à bien analyser une situation à risque, à désamorcer une confrontation par la parole, mais aussi à maîtriser votre assaillant de façon violente ou non violente ou encore à improviser des armes avec ce qui vous entoure.

Avant tout, un stage d’auto défense vous aidera à maîtriser votre peur et vous donnera plus de confiance en vous, pour impressionner les assaillants éventuels et tout simplement désamorcer ces situations dangereuses.

Quelques liens intéressants pour en savoir plus :
Kravmaga Paris Paris Self Défense Lady System Défense

Self Defense Femme

Les stages de self-défense féminine sont devenus populaires

Crédit : lsdparis.com

Emporter une arme ?

La plupart des voyageurs ne s’arment pas et nous ne le recommandons pas non plus.

Aspect légal

Attention, les législations sont très différentes d’un pays à l’autre. Dans de nombreux pays, le port d’un objet assimilé à une arme (dont les bombes au gaz poivre) est tout simplement interdit. Utiliser illégalement ces armes invalide alors la prise en compte de la légitime défense. Il est aussi interdit de transporter ces sprays dans les avions.

Le couteau

Un couteau de type Opinel est considéré comme une arme dans presque tous les pays et, à ce titre, son utilisation est illégale, même dans une situation de légitime défense.

De plus, que se passera-t-il si votre couteau n’intimide pas votre agresseur ? Irez-vous jusqu’à utiliser votre couteau ? Avant même de sortir un couteau en situation de danger, vous devez vous poser cette question. La panique pourrait vous faire réagir trop vite et de manière disproportionnée.

Le gaz poivre

Le gaz poivre peut se trouver sous forme de vaporisateur classique ou prendre la forme de petits objets anodins du quotidien, comme un tube de rouge à lèvre, un porte-clés, une bague, etc. Il permet d’immobiliser l’agresseur en l’aveuglant temporairement. Il est très efficace, discret, transportable et ne coûte vraiment pas cher. On en trouve à partir de cinq euros.

Le gaz poivre peut facilement se retourner contre vous. Ne l’utilisez donc pas dans un espace fermé.

Attention, il n’est pas légal dans tous les pays, même au sein de l’Europe.

Spray poivre dans un téléphone portable

On peut même trouver des boitiers de téléphone vaporisateur de gaz poivre

Les règles

Notre enquête : l’hygiène féminine de la tourdumondiste

Infographie hygiene féminine

Voir notre grande enquête sur les tours du monde au complet.

Le problème des tampons et serviettes

C’est parfois difficile de trouver des tampons ou des serviettes hygiéniques dans certains pays du monde comme l’Indonésie, l’Inde ou encore dans la plupart des pays d’Afrique. La solution la plus évidente face à ce problème est d’en acheter une réserve quand vous en trouvez. Cependant, il existe aussi d’excellentes solutions alternatives.

La coupe menstruelle, solution ultime ?

La coupe menstruelle, ou mooncup, est une petite coupe en forme de cloche flexible en silicone ou latex, terminée par une petite tige pour un retrait plus aisé. À la différence du tampon ou de la serviette hygiénique, il ne s’agit pas d’absorber, mais de recueillir le flux menstruel. Elle s’introduit manuellement dans le vagin et se porte pendant la durée des menstruations.

La coupe peut être portée jusqu’à 12 heures d’affilée. La plupart des femmes la vident une seule fois par jour. Cependant, certaines femmes ayant parfois un flux très important la vident plus souvent. Il faut la rincer à chaque fois à l’eau claire avant de la replacer. À la fin de chaque cycle, il faut théoriquement la stériliser en la plongeant dans de l’eau bouillante, même si, en pratique, beaucoup de femmes ne le font pas toujours.

Une coupe a une durée de vie de 10 ans. Le site Amazon en propose à moins de 20 €. C’est l’occasion d’essayer !

Coupe menstruelle

Il est peut-être temps d’essayer la mooncup

Les avantages :

C’est écologique, économique, très peu encombrant, hygiénique, ça évite les odeurs désagréables et les recherches anxieuses de poubelles dans les toilettes. Bref, c’est pratique, particulièrement en voyage.

Les inconvénients :

Avant tout, il faut être à l’aise avec son corps pour avoir envie de laisser un objet de cette taille à l’intérieur de soi. Il faut toujours prévoir une bouteille d’eau minérale pour le nettoyage. Il faut accepter d’avoir un peu de sang sur les mains quand on l’enlève. L’introduction n’a rien de sorcier. L’enlever, par contre, demande un certain doigté. Il ne faut pas tirer sur la tige. On n’a pas toujours la possibilité de la faire bouillir pour la stériliser.

Regardez la vidéo ci-contre pour une connaissance exhaustive de l’incroyable puissance de la mooncup.

La serviette lavable

C’est une bonne alternative écologique à la coupe menstruelle pour celles qui ne sont pas à l’aise avec l’introduction de quelque chose à l’intérieur d’elles pendant les règles.

Elles sont lavables à la main ou en machine à 30 degrés. Réutilisables à vie ou presque. Elles ne sont composées que de matières naturelles très absorbantes.

On en trouve par lots à moins de 20 euros sur Amazon

Serviettes hygieniques lavables

Il est peut-être temps d’essayer la mooncup

Crédit : hannapad

Les avantages

  • Pas d’allergies ni d’irritations.
    Pas de parfum artificiel ni de matières artificielles bizarres, donc pas d’allergies.
  • Installation pratique
    Les ailettes de la serviette se referment en se clippant sous le slip. C’est tout de même bien mieux que les bandelettes des serviettes jetables.
  • Moins d’odeurs désagréables
    Malgré le fait qu’il n’y ait pas de parfum ajouté, on a bien moins de problèmes de vilaines odeurs avec ces serviettes.
  • Discrètes et jolies
    Il existe de nombreux modèles (formes, tailles, motifs, couleurs) pour tous les goûts. Certaines serviettes sont très fines.

Les désavantages

  • Le lavage
    On trouve toujours moyen de les prélaver discrètement, au pire sous sa douche. Ça se complique ensuite. Pour un résultat impeccable, il faut laisser tremper 24 heures dans de l’eau avec du percarbonate selon la technique décrite ici. Le séchage est alors nettement moins embarrassant.
  • Transporter les serviettes sales
    Quand on doit en changer pendant la journée, il faut bien se balader avec une serviette sale. Cependant, elles sont présentées avec une petite pochette pour un rangement facile.

La contraception

En voyage, on a bien souvent envie d’avoir l’esprit tranquille avec sa contraception. Un départ en voyage est une bonne occasion de remettre en cause sa pratique habituelle et d’envisager une autre solution moins contraignante.

Tous les moyens de contraception ont des avantages et des inconvénients, aucun n’est parfait. Il s’agit de trouver le mieux adapté pour vous.

Attention, si vous changez de méthode, prévoyez suffisamment de temps avant votre départ pour vous assurer que vous êtes bien à l’aise et que vous n’êtes pas sujette à des effets secondaires désagréables.

Notre enquête

Infographie contraception féminine

Voir notre grande enquête sur les tours du monde au complet.

Préservatifs

C’est le moyen de contraception le plus simple, mais pas le plus efficace. Un préservatif peut se rompre. De plus, les préservatifs ne sont pas de qualité égale. Dans certains pays, notamment en Afrique, on trouve parfois des préservatifs moins solides. Il est bon de prévoir une petite réserve de bons préservatifs avec vous. Et puis, le préservatif n’est pas qu’un moyen de contraception. C’est aussi, et peut-être même avant tout, l’unique moyen de se prémunir contre les maladies sexuellement transmissibles. Indispensable donc, pour une voyageuse seule !

La pilule

Prévoir des réserves

Si vous comptez prendre la pilule pendant votre voyage, l’idéal est de vous arranger avec votre médecin et votre pharmacien pour pouvoir emporter la quantité suffisante pour la durée de votre voyage.

Il se peut que vous puissiez trouver la même pilule, ou une pilule équivalente, à l’étranger. Un pharmacien sur place pourra peut-être vous aider si vous lui donnez la marque de votre pilule et surtout le dosage et la liste des composants médicinaux.

Se libérer du désagrément des règles

Pour vous libérer du problème des règles, il y a une solution toute simple. Si vous prenez une pilule sur 21 jours, vous pouvez enchaîner vos pilules sans interruption et vous n’aurez plus vos règles, ou très peu. En prenant la pilule sur 28 jours (micro-dosées), vous n’aurez de toute façon plus ou très peu vos règles. Attention cependant, 50 % des femmes constatent une baisse de la libido au bout de plusieurs mois avec les micro-dosées.

Attention si vous êtes malade

Attention au décalage horaire en voyage. N’oubliez pas de prendre la pilule toutes les 24 heures. Autre avertissement, si vous avez des problèmes de diarrhée, de vomissements ou que vous prenez des antibiotiques (ça arrive parfois en voyage), soyez bien consciente que l’efficacité contraceptive peut être annulée.

L’implant

L’implant contraceptif est un petit bâtonnet de la taille d’une allumette qui diffuse des hormones en continu. C’est un contraceptif micro-dosé.

Ça se passe sous la peau

Sa pose se fait facilement, en une minute sous anesthésie locale. Elle est légèrement douloureuse. L’implant est placé entre le muscle et la peau du bras. Parfois, il bouge légèrement. Son retrait est alors plus compliqué et douloureux. Cependant, on peut le conserver jusqu’à trois ans.

Les plus et les moins

Très souvent, pour environ 50 % des utilisatrices, on constate un effet de « spotting ». Ça veut dire de toute petites pertes de sang juste au début de l’utilisation (première semaine, mois). À part tacher ses sous-vêtements, c’est sans conséquence.

Comme pour tous les contraceptifs micro-dosés, les règles deviennent moins abondantes ou disparaissent complètement. Dans 50 % des cas, on constate une baisse de la libido au bout de plusieurs mois.

Le stérilet

Le stérilet sans hormones

Comme l’implant, le stérilet, maintenant appelé dispositif intra-utérin (DIU), est un moyen de contraception semi-permanent qui peut se garder cinq ans. La contraception se fait par irritation des muqueuses de l’utérus. L’ovule ne peut plus s’attacher et il est finalement rejeté dans le flux menstruel. De plus, la présence de cuivre dans la composition du stérilet a aussi des effets spermicides.

Ce dispositif en forme de T s’implante dans l’utérus par le vagin. La procédure se fait chez un gynécologue et ne prend qu’une minute, mais elle peut être douloureuse. Une seconde visite est nécessaire pour vérifier que tout se passe bien. Avec l’évolution des modèles, il est maintenant parfaitement possible pour une femme n’ayant pas eu d’enfant de se faire poser un stérilet.

Les plus et les moins

Le grand avantage du stérilet est d’être un moyen de contraception sans diffusion d’hormones. Cependant, aujourd’hui, la pose d’un stérilet traditionnel est très rare. Ceux avec hormones sont préconisés. La quantité d’hormones est bien plus faible que les autres contraceptifs hormonaux.

Son principal défaut est de rendre les règles plus abondantes, plus longues et plus douloureuses pour les femmes déjà sujettes à ce désagrément.

Le stérilet avec diffusion d’hormones

Le stérilet diffusant aussi des hormones micro-dosées est aujourd’hui souvent préconisé. Il permet de maîtriser ce problème de règles abondantes. On n’a plus ou très peu de saignements.

L’anneau vaginal

L’anneau vaginal, aussi appelé anneau contraceptif, est un moyen de contraception normo-dosé. Il s’agit d’un anneau souple, légèrement plus grand qu’un préservatif masculin et qui s’insère au fond du vagin. Il se conserve généralement trois semaines et diffuse progressivement, localement, la dose d’hormones nécessaire.

Il faut être à l’aise avec son corps pour le positionner correctement. Pendant un rapport sexuel, il peut être conservé ou retiré. Dans ce dernier cas, il est alors possible de replacer le même anneau après le rapport.

Il a le grand avantage d’éviter l’oubli qui peut survenir avec la prise de pilule quotidienne.

Il est possible de l’utiliser en continu. Après quatre semaines, on le retire et on insère un nouvel anneau immédiatement, ce qui permet à la femme de ne pas avoir de menstruations ce mois-là.

Les patchs ou timbres contraceptifs

Le patch contraceptif est une sorte de gros pansement carré qu’on colle sur son corps, sur la partie supérieure du torse (l’avant et l’arrière, excluant les seins), l’abdomen, la fesse, ou la face externe du bras.

Le premier jour des règles, on applique un patch qui va diffuser la dose d’hormones (normo-dosées) nécessaire pendant une durée d’une semaine. Une fois les sept jours écoulés, on remplace le patch par un nouveau. Après trois semaines, c’est-à-dire après le troisième patch, on ne met plus rien pendant sept jours. Les règles apparaissent, puis le cycle recommence.

Il est possible de l’utiliser en continu pour arrêter ou diminuer les menstruations.

Recommandation aux fumeuses

Les moyens de contraception diffusant des oestrogènes sont contre indiqués pour les fumeuses.

Fumer fragilise les vaisseaux sanguins et peut boucher certaines artères. Les œstrogènes diffusés dans bon nombre de contraceptions hormonales peuvent épaissir le sang. Or, la combinaison du sang épaissi par les œstrogènes, et les artères bouchées ou abîmées par le tabac peut être à l’origine d’accidents cardio-vasculaires.

Cette mauvaise combinaison fait aussi diminuer la fécondité quand on décide finalement d’avoir des enfants.

  • Tabac + patch = NON
  • Tabac + anneau vaginal = NON
  • Tabac + pilule = ça dépend : pilules oestroprogestatives = NON, pilules progestatives = POSSIBLE
  • Tabac + implant = POSSIBLE
  • Tabac + préservatifs = POSSIBLE
  • Tabac + stérilet (appelé aussi DIU) = POSSIBLE

Contraception d’urgence

Il y a deux types de contraceptions d’urgence. La pilule du lendemain (Norlevo) doit être prise dans les trois jours.

Emporter une pilule du lendemain est une sécurité intéressante. Dans les 12 heures, elle a 90 % d’efficacité. Cependant, son efficacité diminue rapidement et chute ensuite à seulement 60 %. Il faut toujours accompagner la prise de cette pilule d’un test de grossesse (au moindre doute), à la date présumée des prochaines règles.

La pose d’un stérilet fonctionne aussi comme contraception d’urgence. Cependant, cette méthode est difficile à utiliser dans la pratique. Généralement, il faut prendre un rendez-vous pour la pose d’un stérilet chez une gynécologue et en voyage c’est encore bien plus compliqué.

L'épilation

Un long voyage est peut-être l’occasion idéale pour passer « le cap » et s’affranchir du diktat social de l’épilation.

Parmi celles qui ne sont pas encore prêtes à laisser leurs poils vivre libres et soyeux beaucoup s’inquiètent de la difficulté de cette tâche dans les contrées les plus éloignées, sauvages ou exotiques de notre monde.

En réalité, même loin du confort de sa salle de bain, on peut toujours s’en sortir sans trop de difficulté.

Voilà un petit rappel des solutions variées existantes avec leurs avantages et inconvénients…

Le rasoir

C’est la solution la plus souvent choisie. Cependant, surtout pour les brunes, à partir du moment où l’on commence à se raser, il faut parfois le faire presque tous les jours. Ça peut être assez contraignant à la longue.

L’épilateur électrique

Ça semble être la meilleure méthode. Beaucoup de filles qui sont parties sans l’on regretté au cours de leur voyage. Les épilateurs fonctionnant sur secteur peuvent de ne pas fonctionner à pleine puissance dans les pays où le courant est en 110 Volts. Il existe des épilateurs spéciaux pour le voyage. Ils ne sont pas trop lourds et peuvent fonctionner avec une batterie ou des piles rechargeables.

Au naturel

Sans se laisser complètement aller, pas mal de filles avouent avoir plus tendance à laisser la nature reprendre ses droits quand elles sont en voyage, surtout quand le climat impose d’être en pantalon. Dans les pays chauds, par contre, il est un peu plus difficile d’assumer de rester au naturel.

Les instituts locaux

Il existe des instituts de beauté dans quasiment tous les pays. Il est plus facile d’en trouver en Asie qu’en Amérique du Sud. La qualité et l’hygiène ne sont pas toujours aux standards européens, mais cette solution reste tout de même tout à fait envisageable. Dans certains pays, comme en Inde, les instituts pratiquent l’épilation au fil.

La cire froide

On peut emporter un stock de bandes de cire froide. Mais si on part longtemps, ça peut vite peser dans le sac. Il n’est pas toujours facile d’en trouver à l’étranger.

L’épilation au laser

C’est assez cher et il faut commencer plus d’un an avant le départ, car il faut plusieurs séances assez espacées les unes des autres pour obtenir une épilation durable. Les filles qui se sont fait épiler au laser avant de partir disent que ça apporte un vrai confort quand on part pour un long voyage.

L’épilation à la lumière pulsée

C’est le même principe que l’épilation au laser, mais on peut le faire soi-même à la maison.

La crème dépilatoire

Elle n’est pas forcément facile à trouver à l’étranger. Elle est donc difficile à utiliser pour un long voyage, à moins d’emporter un gros stock qui pèsera lourd dans le sac.

La cire au sucre orientale

C’est une méthode naturelle traditionnelle qui consiste à préparer soi-même une pâte à base d’eau, de sucre et de jus de citron.

Le disque épilatoire

C’est un disque gommant à passer sur la peau. Certaines trouvent cette méthode pratique en voyage, mais elle est déconseillée à celles qui ont une peau sensible.

Aller plus loin

Une excellente façon de vous faire une idée d’un voyage au long cours au féminin est d’aller lire les carnets de voyage de voyageuses :

Globestoppeuse Le blog de Sarah Curieuse Voyageuse Madame Oreille Le blog d’Olympia

Il existe aussi de nombreux groupes Facebook de voyageuses qui fonctionnent comme des forums. N’hésitez pas à vous y inscrire et poser des questions à d’autres. On vous conseille en particulier les groupes Voyager au féminin en sac à dos et We are backpackeuse

Réflexion sur les articles "voyager quand on est une femme"

Le web est truffé d’autres articles sur le thème « voyager quand on est une femme seule ». Cette accumulation à quelque chose d’anxiogène et s’autoalimente. Plus on en entend parler et plus on en parle. D’ailleurs, « Si on en parle autant c’est bien que c’est dangereux » pourrait-on penser à tort. Clairement, la simple surmédiatisation de ce sujet suffit à faire paraître le fait d’être une femme qui voyage comme plus compliqué ou plus risqué qu’il ne l’est en réalité. L’image de la voyageuse qui surpasse le danger supposé et les difficultés propres à sa condition de femme passe devant toute autre plus flatteuse.

Il se trouve que les hommes ne recherchent pas « voyager seul quand on est un homme » sur Google. Ce sujet n’est donc pas traité. Il ne faut pas en déduire qu’il est beaucoup plus facile de voyager seul pour un homme.

Encore une fois, on tient à insister sur l’évidence qu’être une femme qui voyage seule, c’est normal et ça n’a rien d’un handicap.