Faire le tour du monde avec un sac de moins de 5 kg, ça paraît impossible et pourtant sans pour autant finir en slip, certains le font avec encore moins. À l’opposé de la société de l’hyperconsommation, l’allègement est une démarche personnelle visant à gagner en liberté et vivre plus simplement pendant son voyage, à condition que l’on veuille bien balayer certaines idées reçues du revers de la main.
Dites-vous bien qu’il n’y presque pas de limites à l’allègement. Je suis déjà parti en Amérique centrale avec moins de 2 kg, matériel de camping compris !
En hiver, si je ne campe pas, je ne pars jamais avec plus de 3 kg.
Pepe Mujica, Ancien président de l’UruguaySi tu ne peux pas atteindre le bonheur avec peu de choses, tu ne l’atteindras pas avec beaucoup
Dans les transports en commun, les taxis, le stop, pour marcher dans la rue ou en randonnée, pour visiter…
Lever son sac, descendre son sac, déplacer son sac. Combien de fois allez-vous faire cette opération ?
Pas de logistique de bagages à organiser, on ne dépend de rien ni personne.
Faire et défaire son sac tous les jours en moins de 15 min, moins besoin de s’arrêter pour souffler ou soulager les douleurs. Si vous partez 1 an et que vous gagnez 15 minutes par jour, cela équivaut à presque 4 jours de gain de temps à la fin du voyage !
Aller plus loin, où l’on veut, quand on veut, sans être pollué par un boulet. Combien de fois vous vous êtes dit « OK, mais on fait quoi des sacs ? »
Avoir moins de choses à gérer nous ramène à la sensation de retourner à l’essentiel sans fioritures, plus près de soi-même et de notre environnement direct.
Un sac de 30L se voit moins qu’un sac de 80L. Vous serez moins catalogués touristes qui a besoin d’aide.
Pas de douleurs dans le dos ou les épaules même après une randonnée de 8h pour profiter davantage du lieu et des gens autour de nous. Garder ses sens ouverts plutôt que de rêver de son lit.
Plus de bagage dans les soutes de bus, de train ou d’avion, nos affaires toujours avec nous, la liberté de l’esprit.
Pas de consignes, pas de bagages en soute, moins de taxi, moins d’achats au départ…
Dire non à la surconsommation, ne prendre que l’essentiel.
Je pourrais continuer la liste, mais ce serait abuser des bonnes choses. Restons raisonnables.
Tout d’abord, il faut bien comprendre que faire son sac est une démarche personnelle, car chacun a des besoins différents. Bien que la méthodologie soit universelle, les exemples de listes et d’objets ne peuvent pas être copiés-collés. Certains se passionnent de photos alors que d’autres aiment faire le tour des bars du coin pendant que d’autres encore veulent faire de la randonnée en pleine nature…
Il est important de bien suivre ces étapes et surtout dans cet ordre. Bien prendre le temps de lire la montagne d’informations du web et de réfléchir à ce vous voulez faire pendant votre voyage.
Attention, préparez-vous aux nœuds de cerveau !
La perfection est atteinte, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retrancherAntoine Saint-Exupéry, ancien reporter international, aviateur et écrivain.
Tout noter ! De la brosse à dents à la bouteille d’eau en passant par le sac de couchage et les paires de chaussettes. Faites des catégories pour faciliter la lecture et la réflexion. Notez, mais séparez ce que vous allez porter sur vous le plus souvent (vêtements et contenus des poches…) pour bien mettre en lumière le poids du sac. N’inscrivez pas les consommables (savon, dentifrice, shampoing, eau, nourriture…). Sur un voyage long, ils vont et viennent selon les besoins et ce qui existe localement. Par contre, vous pouvez noter les contenants vides. Aucun gramme ne doit être oublié et je dis bien aucun !
Mr Bean sait de quoi je parle !
C’est 80 % du travail. Réduire le nombre d’objets de sa liste reste l’étape la plus difficile, mais c’est vraiment celle qui apporte le plus d’efficacité. En ai-je vraiment besoin ? A quelle fréquence vais-je l’utiliser ? N’ai-je pas un autre objet dans ma liste qui pourrait me servir à la place ? Puis-je tout simplement apprendre à m’en passer ?
Existe-t-il quelque chose de similaire dans le commerce qui serait plus léger ? Dans mon budget ? Est-ce que je ne pourrais pas me le fabriquer moi-même ? Est-ce que je ne pourrais pas alléger cet objet en lui retirant quelques accessoires ?
Sauf cas particulier, votre cerveau n’est pas forcément prêt à cette réflexion, car, tout simplement, vous ne l’avez jamais faite. En ai-je vraiment besoin ? Combien de fois vous êtes-vous posé cette question dans votre vie ? Peut-être jamais, au plus quelques fois pour des achats très onéreux pendant votre vie… Vous allez devoir maintenant écouter au plus profond de vous-même pour y répondre, comprendre vos craintes, élargir votre esprit, vous faire confiance et faire confiance en la vie…
Toute cette réflexion prend du temps donc commencez plusieurs mois avant le départ. L’idéal est même de tester sa liste sur des voyages plus courts. Le Maroc, par exemple, accessible facilement entre 20-100 € A/R avec les compagnies aériennes lowcost à moins de 4h d’avion, est un formidable terrain de jeu pour tester son matériel, car il présente une certaine diversité de paysages et de climats.
De plus, en vous prenant bien à l’avance, vous pourrez profiter des soldes et des fins de série qui ont lieu tout le long de l’année.
« Tout bien que tu détiens est un souci qui te retient »…Pensée Richnou, les inconnus
Et surtout s’y tenir jusqu’au bout ! Par exemple, je souhaite voyager avec un sac de 6 kg. Je compose ma liste et je la travaille jusqu’à que je tombe sous cette limite. Je n’achète rien tant que le chiffre magique n’apparaît pas en bas de la page. Dites-vous bien qu’il n’y a pas vraiment de limite et que l’extrême peut être très bas.
Ce précepte est tellement simple qu’on l’oublie. Toujours privilégier la possibilité de le laisser un objet à la, maison plutôt que de l’alléger ou d’en acheter un plus léger. De plus, il prendra moins de place et sera moins cher.
Cette règle régit à peu près le monde entier, même son sac.
En gros, 20 % du sac sera utilisé 80 % du temps et 80 % du sac seulement 20 %. Le but ici est d’identifier la catégorie de chaque objet et d’essayer de couper dans la seconde catégorie pour se rapprocher le plus possible du ratio 100/100. Cette seconde catégorie est totalement dispensable.
Si vous portez un pull en laine qu’une journée sur un voyage de disons un mois et qu’il reste dans votre sac le reste du temps, c’est qu’il n’aurait jamais dû être dedans. Chassez ces objets à coup de grandes baffes !
Pour aller chercher les limites dans l’utilité d’un objet, se poser 5 fois de suite la question « Pourquoi ? ».
Par exemple : Un appareil photo numérique reflex
Est-ce que ces réponses vous satisfont ? Pour ma part, pas du tout donc je ne prends pas, mais vous ? Pas votre copine, votre père ou votre voisin, mais vous ?
Plutôt que de prendre deux objets, il est préférable de prendre un objet qui a les deux fonctions. Par exemple, un pantalon de rando dont le bas se retire pour faire un short est une astuce connue ou alors une paire de chaussures que je peux utiliser en ville comme en montagne pour ne pas avoir plusieurs paires. Les chaussures sont typiquement les éléments les plus lourds de la liste, surtout si comme moi vous chaussez du 48… Un sac à dos de faible volume pourra très bien être utilisé pour transporter toutes ses affaires, mais aussi pour se balader la journée avec une bouteille d’eau, une veste et le pique-nique. Dormir habillé peut permettre de dormir à des températures bien plus basses que vous propose votre sac de couchage.
Cette règle est très importante. Par exemple, plutôt que de prendre 2 tee-shirts à manches courtes, privilégiez le combo un tee-shirt manches courtes très fin synthétique avec un tee-shirt manches longues en laine mérinos. Vous profiterez alors d’une plus grande marge dans le panel de températures que vous allez rencontrer sur la route.
Partout dans le monde, vous trouverez des magasins pour vous équiper, surtout en vêtements. Dans les pays en développement, cela peut se faire à petit budget, mais vous aurez moins de choix. Pour les pays plus riches, le choix sera plus important, mais le budget plus élevé. Les magasins de seconde main comme les Seven Nation Army aux USA sont alors à privilégier, car on peut y trouver des vêtements de toute sorte pour une poignée de dollars. J’ai pu, par exemple, acheter une chemise d’occasion à 0,70 € au Guatemala et un ami un tee-shirt Patagonia à 3 $ !
Vous trouvez que votre sac est trop lourd ? Vous ne voulez pas porter certains souvenirs jusqu’à la fin de votre voyage ? Vous vous êtes rendu compte que vous avez pris beaucoup de trop de vêtements, mais vous ne voulez pas vous en débarrasser ? Pas de problème, envoyez un colis à la, maison ! Cela peut mettre plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant d’arriver, mais ce n’est pas bien grave puisque vous tracez votre route pendant encore un moment.
Prendre pour habitude de ne jamais avoir plus d’une semaine de vêtements permet de réduire le volume et le poids de son sac. Beaucoup d’auberges (voire même de campings) proposent des machines à laver payantes. Si vous avez peu de vêtements, partagez votre machine avec un autre voyageur. C’est l’histoire de 2h avec le sèche-linge compris (le temps d’une sieste, d’un film, d’un resto…) et vous repartez tout propre. Dans les pays plus modestes, beaucoup de boutiques proposent un service de nettoyage à un prix dérisoire. Parfois, ils livrent même à l’hôtel !
Le kilogramme ne doit plus être un mot de votre vocabulaire. Bannissez-le comme la peste, le Ku Klux Klan, le verre de trop en soirée ou les rideaux en dentelle de votre grand-mère. Aucun objet ne doit peser plus d’un kilogramme, et j’insiste bien sur « aucun », même s’il n’était pas cher ou alors c’est que vous êtes passés très loin du bon produit.
Toute votre démarche peut être réduite à néant si vous tombez dans certains pièges. Nous sommes tous tombés dans ceux-là, mais, grâce à cette rubrique, vous ne ferez pas les mêmes erreurs.
Le sac à dos est typiquement l’objet que l’on doit acheter en dernier. Une fois que tout notre matériel est prêt, il nous suffit d’estimer le volume que cela représente (par exemple avec des sacs poubelle) auquel on ajoute une petite marge et on achète ce chiffre. Un gros sac a tendance se remplir tout seul comme par magie ! Une autre technique est de prendre la taille du sac que l’on a pour objectif et faire en sorte que notre liste y entre. Si voyager avec un volume réduit est très important pour le parcours que vous prévoyez, cette méthode sera sans doute la plus à même de vous faire parvenir à vos fins.
Un p’tit sac on t’avait dit !!!
Qui n’est jamais parti en voyage et revenu avec des objets qu’il n’a pas utilisés une seule fois ? Ce sont les fameux okazou. Souvenez-vous de la loi de Pareto. Les couvertures de survie, les lampes… Bref, les gadgets de voyage sont à proscrire de votre liste.
La trousse de toilette et la pharmacie sont souvent les victimes des okazous. Il existe des médicaments efficaces partout dans le monde à des prix abordables. Prendre des traitements pour couvrir toutes les maladies possibles et inimaginables n’a pas vraiment de sens. Se concentrer sur les plus courantes (sans mauvais jeu de mots). Si vous présentez des symptômes anormaux, évitez l’automédication et allez consulter un médecin. La consultation au Mexique ne m’avait coûté que 3 € et le traitement prescrit fut très efficace.
Ça, c’est sûr que c’est pratique, personne n’en doute. Par contre, n’est-il pas possible de s’en passer ? Si oui, serait-ce si inconfortable ? Je vois beaucoup de voyageurs qui se baladent avec une corde à linge et des épingles. Il est clair que c’est pratique, mais ce n’est en aucun cas indispensable. Quid des jumelles, les poches à eau, les boussoles, les enceintes portables, les dictaphones…
On ne veut pas se séparer d’un objet qu’on nous a offert et on est souvent prêt à porter plus lourd pour lui-même s’il n’est pas adapté à notre voyage. Outre l’allègement du sac à dos, le laisser à la, maison permet également de se libérer l’esprit, car on ne veut pas l’abîmer ou se le faire voler. Il n’a donc rien à faire dans votre sac. L’attachement sentimental est donc à éviter !
Un sac de couchage trop chaud, une tente prévue pour des tempêtes arctiques, des chaussures pour faire des expéditions en montagne… Par peur, nous avons tous tendance à en rajouter. On peut très bien marcher en montagne avec une simple paire de baskets à partir du moment qu’on fait attention et qu’on ne porte pas un sac de 30 kg. Sans tomber dans l’extrême et mettre en péril sa sécurité, bien identifier son besoin et écouter son expérience évitent d’emporter du superflu.
«Quel gros sac ! Parlez-moi de vos angoisses…»/p>
Faire de la rando avec peu de matériel est tout à fait possible et même conseillé pour réduire votre fatigue et profiter pleinement de l’expérience.
Contrairement à ce qu’on vous a dit depuis toujours, vous n’êtes pas obligés de partir en montagne avec des grosses chaussures, un tente double-paroi de 3 kg et des bâtons sur ressorts, mais une randonnée facile peut être effectuée avec une paire de baskets et une bâche en plastique. Il existe plein d’alternatives.
Posez-vous également la question du nombre de randos que vous allez effectuer ? N’est-il pas possible de louer du matériel sur place ? N’y a-t-il pas la possibilité de dormir dans des refuges ? Pour plus d’informations, le forum randonner-leger.org est la bible sur le sujet. Il y a beaucoup d’astuces pour randonner léger pour tout type de destinations et à tout budget.
Là où il y a de la vie, il y a de l’eau. La population locale se lave et lave ses vêtements donc, à moins que vous passiez du temps dans le désert loin de toute civilisation, vous n’aurez jamais aucun problème pour laver vos vêtements. Et de toute manière, dans le désert, il ne vous sera pas primordial de vous laver et vous pourrez faire copain-copain avec la faune locale.
On ne veut pas se séparer non plus d’un objet qui nous a coûté cher. Libérez-vous de ce poids et de la peur de vous faire voler de votre esprit. Revendez-le et prenez un produit plus léger et moins cher ou gardez-le pour des voyages plus courts et prévisibles. L’attachement financier est donc à éviter aussi !
Dans une société de l’ultra-prudence et de la surconsommation, nous avons naturellement des excuses pour ne pas nous alléger. Voici les excuses les plus fréquentes que j’ai pu rencontrer sur la route.
Le monde n’est pas un no man’s land hostile où la vie est terrible. Vous allez voir des climats différents oui, mais vous n’allez pas vivre le Jour d’Après. Si vous vous retrouvez dans une tempête, vous resterez tranquillement à l’abri à jouer aux cartes et papoter avec vos nouveaux compagnons. De plus, un pays en voie de développement n’est pas un pays vide. Vous trouverez beaucoup de choses dans ces pays.
Cela justifie-t-il d’emporter un sac de couchage -10°C pendant que vous avez vos pieds en éventail sur une plage des Caraïbes ? Ou alors, pourquoi porter un maillot de bain alors que vous êtres en train de faire de l’alpinisme en Bolivie ? Combien de temps allez-vous rester dans chaque région ? Qu’allez-vous y faire ? Partir avec une liste universelle légère de base et s’appuyer sur les ressources locales pour couvrir les extrêmes reste la meilleure astuce pour voyager efficacement dans différents climats.
Evitez de préparer plusieurs sacs que vous vous envoyez/renvoyez. J’ai pu essayer ce système et on perd beaucoup de temps et de liberté alors que c’est ce que l’on recherche non ?
Il existe des doudounes légères à petit prix (voir paragraphe suivant). Superposer les couches de manière non réfléchie va alourdir votre sac et ne pas forcément vous donner plus de chaleur.
Voici quelques astuces très importantes pour avoir chaud :
Je crois que personne ne le souhaite. Il n’est pas nécessaire d’emporter 8 tee-shirts pour sentir bon. Il suffit de laver ses vêtements. Beaucoup d’auberges proposent des machines à laver. Dans les pays en voie de développement, il y a toujours des petites entreprises qui lavent vos vêtements pour quelques euros. Si vous ne voulez pas payer, vous pouvez toujours laver vos vêtements à la main dans le lavabo de votre chambre d’hôtel. Voici une petite vidéo (en anglais) d’une voyageuse qui explique comment elle lave ses vêtements dans un sac plastique !
Pas besoin d’être hi-tech pour être léger. Souvenez-vous, le matériel léger est celui que l’on n’emporte pas et c’est aussi le moins cher. Bien sûr que certains tissus ultra-légers sont très chers, mais vous pouvez tout à fait vous en passer. Une paire de baskets bon marché à 15-30 € sera toujours moins chère qu’une paire de chaussures de randonnée en cuir avec 5 cm de semelle. Et en vous y prenant à l’avance, vous pourrez profiter des soldes. Pour des exemples de produits légers et bon marché, reportez-vous à la dernière rubrique de ce dossier.
Pas d’excuses. Pas la peine de faire la tête
Si vous partez en tong et en tee-shirt à 5000m d’altitude dans les Andes, il est clair que vous allez vous mettre en danger, mais il y a un juste milieu avec une tente de 3 kg 4 saisons pour dormir dans le désert non ? Apprenez à connaître votre corps et l’expérience vous permettra petit à petit à vous alléger les épaules et l’esprit. Si vous pouvez partir nu avec seulement un briquet et un couteau en pleine nature et prendre du plaisir à vous balader ainsi, soit, mais, pour ma part, il me faut un peu plus de matériel.
Une amie argentine voyage partout dans le monde avec moins de 4 kg. Elle est coquette comme une fille, elle sent bon, elle a les cheveux soyeux… Bref, ce n’est pas la hippie qu’on pourrait croire en voyant la petitesse de son sac. Elle transporte un carnet pour ses récits, de l’aquarelle, une liseuse… Elle a juste bien étudié ses besoins et a bien optimisé chaque élément de sa liste réduite. Un autre exemple : Caro, une Québécoise, qui explique comment elle fait pour voyager très léger. Vous trouverez toutes ses astuces ici : carohardy.com : voyager très léger ultra-minimaliste
12 kg si on mesure 165 cm et pèse 60 kg ça représente 1/5 de son poids. Imaginez la 106 que vous aviez il y a quelques années. Vous mettiez 3 de vos meilleurs potes à l’intérieur pour sortir dans les bars ou aller en festival. Vous vous rappelez comment elle avait l’air d’une Ferrari une fois vos potes raccompagnés ? Alors, disons que vos potes pesaient en moyenne 75 kg chacun, cela représentait une surcharge de 225 kg soit 1/5 du poids du véhicule avec vous au volant. Imaginez maintenant que vous vous transformiez en Ferrari. Dites-vous que c’est toujours trop lourd, ce sera plus simple.
Vous ne trouverez peut-être pas le plus léger au Pérou, mais il vaut mieux acheter une doudoune un peu lourde et pas très durable sur une courte période pour répondre à un besoin ponctuel de rando en montagne ou de séjour au frais plutôt que de porter une doudoune très chaude tout votre voyage.
Ne vous privez pas de votre petit plaisir, adaptez-le ! Si vous êtes passionné de dessin, ne laissez pas votre carnet à la maison ! Au contraire, c’est l’occasion d’avoir le temps de dessiner encore et encore partout et de tout et même de rencontrer d’autres artistes. Par contre, voyez si vous ne pouvez pas vous contenter d’un carnet plus petit ou avec du papier plus léger quitte à vous envoyer vos cahiers terminés à la maison. Laissez le pupitre à la maison et bricolez-vous une plaque rigide légère que vous entrerez dans votre sac. Adaptez votre passion à votre voyage et estimez-vous heureux si c’est du dessin ou de la photo. Pour ma part, c’est la plongée sous-marine…
Pour bien choisir son matériel, outre l’expérience, il faut un minimum de connaissances techniques. Cela vous permettra d’exploiter au mieux les capacités d’un objet et d’éviter de lui en demander trop.
Le duvet reste la matière avec le ratio poids/chaleur le plus intéressant. Par contre, il coûte cher, ne résiste pas à l’humidité et est fragile. Pour avoir du bon duvet, il faut y mettre le prix. Les duvets bon marché sont beaucoup moins gonflants que les duvets haut de gamme. Le synthétique résiste davantage à l’humidité, coûte moins cher et est plus solide, mais il est bien plus lourd.
Malgré cela, pour un voyage long cours, je conseille vivement de prendre cette matière, car on reste principalement dans des températures près de 0°C. Un bon synthétique vaut mieux qu’un mauvais duvet. Vous pourrez le laver en machine (à condition de faire attention) plus souvent et vous pourrez le laisser compressé dans votre sac jusqu’à 7 jours consécutifs alors que, pour sauvegarder le gonflant du duvet, vous devrez le faire respirer tous les jours.
C’est vraiment le seul article du sac à dos qu’il est difficile de trouver bon marché et léger. C’est vraiment l’investissement le plus important de la liste. Je pense cependant que cela vaut vraiment le coup, car il pourra vous suivre pendant des années.
Outre quelques alternatives légères aux sacs de couchage classiques :
Le coton c’est confortable dans la vraie vie, mais en voyage c’est la galère. C’est lourd et ça sèche trop lentement pour pouvoir l’emmener dans son sac. Si on part en rando, il va s’imbiber de transpiration et, comme il va mettre du temps à sécher, le moindre coup de vent nous glace le sang. Non franchement, il est mieux à la maison.
Et si on pouvait dormir autrement qu’en tente ? Qu’est-ce qu’on lui demande à notre tente ? De nous protéger de la pluie principalement, du vent aussi peut-être, des insectes éventuellement… Et je ne campais que s’il ne pleuvait pas trop et dans ce cas j’allais dormir sous un toit ? Est-ce que j’ai vraiment besoin des arceaux ?
3 alternatives :
Tarp :
Une simple bâche, souvent rectangulaire, avec plusieurs attaches pour pouvoir le monter de différentes manières. Certains utilisent leurs bâtons de randonnée, d’autres les éléments naturels (arbre, roches…) ou les deux à fois. Ça demande un petit coup de main donc il est important de s’entraîner un peu avant (ou pendant comme moi), mais il permet d’économiser beaucoup de poids. C’est roots et vous aurez la merveilleuse sensation de dormir à la belle étoile tout en étant protégé de la pluie. De la pure magie !
Pour plus de détails et de retours d’expérience : randonner-leger.org
Tarptent :
C’est entre le tarp et la tente. On économise donc le poids des arceaux, mais on garde la facilité de montage et la protection 360° de la tente. La marque Tarptent a une bonne réputation, mais il faut y mettre le prix.
Lien du fabricant : tarptent.com
Sursac :
Dans l’esprit routard, le sursac serait peut-être à mettre en tête. Fini les piquets, les arceaux, les moustiquaires, les haubans, le montage et le démontage… Il s’agit d’un sac de couchage construit en tissu imperméable ou seulement coupe-vent dans le lequel vous dormez avec votre sac de couchage thermique classique. La simplicité pure, on arrive, on déroule et voilà.
Quand il fait beau, c’est parfait, car il protège de l’humidité, du vent et parfois même des insectes, selon la façon dont il est construit.
Quand le temps est mitigé, ça dépanne facilement.
Quand le mauvais temps s’invite, à part les durs à cuir et le bon matériel, il vous faut une protection supplémentaire comme une bâche, un élément naturel ou tout simplement un toit.
Il n’est pas nécessaire d’avoir des chaussures hautes et lourdes en cuir pour faire de la randonnée. J’ai randonné en Alaska ou à plus de 5000 mètres d’altitude dans les Andes avec des chaussures de course à pied. Je n’ai jamais eu d’entorses, jamais.
Je me suis un peu mouillé les pieds par contre, voire même beaucoup dans les endroits marécageux, mais, sur des randonnées de maximum une semaine, il n’y a pas mort d’hommes. Cela me permettait cependant de n’avoir qu’une paire de chaussures pour toutes activités (rando, visites, bars, vélo…)
Par contre, il y a deux choses à respecter pour pouvoir les utiliser confortablement et en toute sécurité en rando :
Marcher avec un sac de 25 kg sur le dos et des chaussures de running aux pieds est dangereux à moins que vous soyez bâti comme Sébastien Chabal, et encore. Il est impératif de ne pas dépasser les 10-12 kg consommables compris (nourriture et eau).
Avec des bulldozers aux pieds, on a tendance à marcher tout droit sans trop se poser de question. Les semelles étant tellement épaisses et la tige tellement rigide que les forces qui s’appliquent sont absorbées par la chaussure et non par nos muscles. Inutile de devenir parano à chaque pas pour autant, juste faire attention sur les passages très rocailleux par exemple. Le poids étant moins lourd au bout de chaque pied, vous accumulerez beaucoup moins de fatigue, d’autant plus que votre sac est léger. C’est le cercle vertueux de la légèreté.
Les chaussures de trail (course à pied sur différentes surfaces et/ou en montagne) sont parfaitement adaptées à la randonnée. Elles ont une excellente approche et respirent assez bien. Par contre, leur gomme un peu tendre ne leur confère souvent pas une durée de vie très longue. Par souci de budget et de facilité d’approvisionnement, je me contente de chaussures de running classiques que l’on trouve vraiment partout.
La théorie étant presque achevée et le budget établi, il est temps de se mettre aux choses sérieuses. Comme il est toujours plus facile de s’inspirer de ce qui existe déjà pour créer quelque chose à soi, voici un exemple de liste de matériel bon marché pour voyager partout dans le monde.
Comme je suis un amoureux de la nature et je voyage toujours à petit budget, toutes mes listes de voyage comportent du matériel de camping afin de pouvoir me balader tranquillement. Pour rappel, elle n’est qu’une base pour affiner sa réflexion, en aucun cas une liste type. Vous aurez sans doute envie de remplacer des éléments, en ajouter ou en enlever, peut-être prendre la gamme au-dessus…
Objets | Description | Poids (g) | Prix (€) | Exemple bon marché |
---|---|---|---|---|
Portage Poids total : 616 g – prix total : 15 € |
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Sac à dos | 30L, simple, possibilité de découper quelques sangles | 616 g | 15 € | Quechua NH100 |
Couchage Poids total : 1 635 g – prix total : 273 € |
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Abri | Tarp (2 personnes) + haubans | 500 g | 60 € | Forclaz Trek 900 |
Revêtement de sol | Sac poubelle grand volume | 50 g | 0 € | |
Matelas | (Auto)gonflant pour réduire le volume et augmenter le confort | 510 g | 40 € | Forclaz Trek 700 Air |
Sac de couchage | Isolant synthétique, tissu très léger | 535 g | 159 € | Cumulus Dynamic Zip |
Sac étanche | Nylon siliconé | 40 g | 14 € | Sea to Summit Ultra-Sil Drysack |
Vêtements Poids total : 1 535 g – prix total : 94 € |
||||
Veste imperméable | Simple, ample | 175 g | 8 € | Quechua NH100 |
Doudoune | Duvet, capuche, zip long | 290 g | 50 € | Forclaz Trek 100 |
Polaire | Zip court, 160g/m² | 210 g | 7 € | Quechua MH500 |
Tee-shirt | Synthétique, traitement anti-odeur | 110 g | 4 € | Quechua MH100 |
Boxer | Synthétique | 50 g | 5 € | Kalenji |
Collant | Polaire, 180 g/m2 | 200 g | 5 € | Wedze |
Short | Mix coton / Polyester | 200 g | 8 € | Quechua NH100 |
Chaussettes | Synthétique ou laine légère | 50 g | 5 € | |
Tongs | Simple, les plus légères possible | 250 g | 2 € | Olaian TO 100 |
Hygiène Poids total : 155 g – prix total : 6 € |
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Pharmacie | Quelques médicaments dans un sachet zippé | 100 g | 0 | |
Brosse à dents | Simple, manche redécoupé | 3 g | 3,50 € | Chez materiel-aventure.fr |
Serviette | Recoupée format A4, ultra absorbante. | 50 g | 4 € | Olaian Basic S |
Divers Poids total : 95 g – prix total : 15 € |
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Chargeur | USB | 30 g | ||
Câble USB | 20 g | |||
Écouteurs | 20 g | 15 € | ||
Bouteille | 1L Hépar | 25 g | ||
Smartphone | 5’’, APN | 160 g | 150 € | Chez Wikimobile.com |
Sur vous Poids total : 1465 g – prix total : 209 € |
||||
Tee-shirt | Mélange laine/synthé | 153 g | 18 € | Forclaz Travel 500 |
Boxer | Synthétique | 50 g | 5 € | Kalenji |
Pantalon | Mélange synthé | 250 g | 12 € | Quechua NH100 |
Chaussettes | Synthétique ou laine légère | 50 g | 5 € | |
Chaussures | Running, aération avec le mesh 3D | 600 g | 25 € | Kalenji Run Cushion Grip |
Passeport | 50 g | |||
Carte bancaire | 5 g |
On arrive donc à moins de 5 kg sur le dos et un total de 566 € d’équipement (sac + hors-sac) tout compris. Vous remarquerez que le smartphone et le sac de couchage représentent à eux seuls 55 % du budget.
Pour rappel, il ne s’agit que d’un exemple de liste de produits neufs que j’ai jugés intéressants et adaptés à un voyage long cours tout en ayant un minimum de confort. Il est très facile de faire plus léger et on peut également faire moins cher. Écoutez-vous, cherchez, fouinez et créez votre liste !
un manches courtes synthétique et un autre manches longues en laine mérinos. Ces deux tee-shirts sont donc parfaitement complémentaires. Le synthétique est solide, bon marché et sèche très vite, mais certains peuvent sentir très rapidement (pas celui proposé qui ralentit longtemps d’apparition des odeurs), ce qui n’est pas le cas de la laine mérinos.
Pour faire court, le mérinos est une laine produite par le mouton de race mérinos qui a la particularité d’être naturellement antibactérienne. Cela permet donc de ralentir l’apparition des odeurs de transpiration. Sans faire d’activité physique intense, on peut très bien porter un tee-shirt de cette matière pendant une semaine sans sentir mauvais. Elle ne démange pas du tout et a une capacité de réguler la température (on a frais quand il fait chaud et chaud quand il fait frais).
C’est vraiment une matière incroyable, mais qui a le principal défaut d’être fragile. Les mélanges avec des matières synthétiques pallient cette fragilité. Si vous souhaitez le haut de gamme par rapport à l’exemple proposé, Icebreaker est la marque la plus réputée qui possèdent la majorité des fermes en Nouvelle-Zélande où la laine est majoritairement produite.
C’est le combo le plus adapté à un voyage disons actif tourné autour de la marche et des activités sportives. Les tongs seront utilisées le soir, pour les journées de détente et pour les balades par temps chaud.
J’ai fait le choix de regrouper tous mes appareils électroniques dans un smartphone. Il me sert pour téléphoner, écouter de la musique, prendre mes photos, communiquer sur les réseaux sociaux, aller sur internet, consulter mes e-mails, consulter mon compte bancaire, regarder des films, sauvegarder des copies de mes papiers importants… je m’en sers même de lampe de poche !
Bref, je me contente parfaitement de cet outil tout-en-un dont la qualité des photos et des vidéos croit chaque année.
Pour avoir testé la marque franco-chinoise Wiko sur le modèle précédent, je trouve qu’elle propose un rapport qualité/prix imbattable. J’adore particulièrement le port OTG qui permet de brancher une clé USB par exemple.
De plus, je trouve que 5’’ est la taille optimale, car c’est la taille minimum pour naviguer confortablement et regarder des films et la taille maximum pour pouvoir le garder en permanence dans la poche.
Comme expliqué plus haut, il est difficile d’avoir un sac de couchage de qualité et léger sans y mettre un peu le prix. J’ai proposé volontairement un sac pour des températures assez douces, car on peut descendre bien plus bas en températures en se couvrant des vêtements présents dans la liste notamment le collant polaire et la doudoune en duvet.
Cumulus est une marque européenne qui a une offre de produits de qualité, mais leur production en petites séries permet de proposer des prix très intéressants. Outre le fait qu’ils utilisent des isolants et des tissus ultra-légers, la construction et le design des produits ont vraiment été pensés pour ne pas « gaspiller » des grammes. Les finitions sont de qualité. Ce sont des produits que vous pourrez garder longtemps.
Si vous souhaitez monter en gamme, je ne saurais que vous orienter vers une des marques de références, à savoir Triple Zéro, française qui plus est.
L’alternative à la tente, pour camper à deux de temps en temps. Une bâche plastique bon marché sur place ou l’emprunt ou la location d’une tente seraient aussi des alternatives. C’est vraiment roots dans l’idée, mais parfaitement fonctionnel à partir du moment où on accepte de ne pas avoir un abri qui se monte tout seul.
La vidéo suivante présente des techniques de montage de tarp. N’hésitez pas à regarder d’autres vidéos pour voir d’autres façon de faire selon votre besoin en protection et de l’environnement dans lequel vous vous trouvez.
Exemple de montage
Depuis que j’ai découvert que l’on pouvait fabriquer quasi gratuitement un réchaud à alcool de 10g en 10 min à partir d’une canette de coca, je n’emporte plus de réchaud avec moi.
Ce petit réchaud génial fonctionne avec de l’alcool (90-96 %) que l’on trouve en pharmacie, ou encore simplement de l’alcool à brûler qu’on trouve partout. On peut donc se passer des bouteilles de gaz de camping généralement très difficiles à trouver dans les contrées plus exotiques du vaste monde. Et plus de problème de compatibilité.
La vidéo suivante montre le montage de base du réchaud canette, mais il existe des montages plus évolués.
Tuto réchaud cannette
C’est une matière qui absorbe beaucoup d’eau et qu’on essore très facilement afin qu’elle puisse en absorber à nouveau. Ainsi vous pouvez vous contenter d’une toute petite surface. Vous la passez sur votre peau puis, une fois gorgée d’eau, vous l’essorez en la pressant et la pressant fermement, puis vous la repassez à nouveau, et ainsi de suite.
J’ai déjà fait avec le format carte postale, mais, pour plus de confort, vous pouvez prendre un carré de plus grand jusqu’à 40 x 40 cm par exemple.
Romain l’auteur de cet article
Romain est un voyageur au long court et adepte du voyage en mode ultra léger. En 2012, il abandonne pour de bon son travail et mène depuis une vie itinérante sur les routes du monde. Il alterne périodes de voyage et boulots trouvés sur la route. Aussi instructeur de plongée à temps partiel, vous aurez peut être la chance de le rencontrer comme moi sur une petite île tropicale où les poissons multicolores abondent. Un chouette gars plein de sagesse, proche de la nature et des gens.
Merci mon pote pour cet article.