Beaucoup de ceux qui décident de partir faire un grand voyage à l’étranger, ou même un tour du monde, envisagent de faire une parenthèse dans leur parcours pour faire du volontariat. On vous explique tout : comment trouver une mission ? Combien ça coûte ? Comment être vraiment utile ? Quelles sont les erreurs à éviter ? …
Le mot volontariat veut un peu tout dire. On vous passe la définition du dictionnaire. Dans cet article, on va parler essentiellement du volontariat comme une forme de travail altruiste, qui ne fait pas gagner un salaire, mais qui participe à développer un projet qui va servir le « bien commun » et qui se déroule au sein d’un groupe (organisme local, ONG, association, etc.). Nous, on appelle ça du volontariat de solidarité.
En puis, en fin d’article, on va aussi parler d’autres formes de bénévolats alternatives, pas forcément « solidaires » ou au sein d’un projet « d’intérêt général ». On appelle ça le volontariat ou plutôt exactement le « bénévolat alternatif ».
Les professionnels du monde du volontariat utilisent un vocabulaire bien à eux. Beaucoup de termes se ressemblent et c’est la confusion quand on n’est pas bien renseigné.
Franchement, quand on comprend ce vocabulaire, trouver une mission de volontariat devient tout de suite beaucoup plus simple. Voici l’indispensable pour vous y retrouver.
En France, le volontariat est un statut défini juridiquement. Il existe des contrats de volontariat, comme il existe des contrats de travail. Les contrats de volontariats ne s’appellent pas CDI ou CDD, mais VSI, SVE, SCV, VNU…
Ces contrats sont régis chacun par des règles spécifiques et permettent de bénéficier d’une protection et d’avantages particuliers. Ils prévoient tous une indemnisation financière.
Parfois, on parle de dispositifs de volontariat ce qui veut dire strictement la même chose.
Les volontariats sous contrat sont avantageux et ils sont très demandés. Pour une offre de mission, il y a des dizaines, voire des centaines de candidatures. Ils sont donc très sélectifs.
Apprenons un peu de vocabulaire, youpi !
Volontariat et bénévolat, ça veut dire travailler dans le cadre d’une mission d’intérêt général, sans recevoir de salaire. En France, on distingue le volontaire du bénévole. On parle de volontariat quand on a signé un contrat de volontariat, on a alors un statut reconnu de volontaire. En bénévolat, on ne signe aucun papier ou contrat. On n’a pas de statut reconnu officiellement (juridiquement). On est donc considéré comme inactif d’un point de vue légal et on conserve le statut qu’on avait avant le bénévolat (chômeur, retraité, étudiant…). Les frais liés à la mission d’un bénévole sont quasiment toujours entièrement à sa charge. Attention, le terme bénévolat ne signifie pas amateurisme ou manque de sérieux comme on pourrait le croire à tort. Simplement, le plus souvent, les petites structures qui n’obtiennent pas facilement des financements n’ont pas la possibilité d’envoyer des volontaires sous contrat sur le terrain. Elles font plutôt appel à des bénévoles.
Le volontariat hors cadre, ou hors dispositif, c’est du bénévolat. Cela signifie simplement qu’on n’a pas signé de contrat et donc que l’on n’a pas le statut avantageux de volontaire. On doit financer son voyage et sa vie sur place entièrement. Les missions hors cadre sont moins demandées et il y a donc moins de concurrence. On croise souvent les expressions volontariat long terme, ou moyen terme (VMLT). Ils désignent des missions hors cadre, allant de deux mois à un an.
On pourrait croire qu’il s’agit de missions de volontariat pour faire de la construction. Tout faux ! Les chantiers sont des formes de volontariat, hors cadre, de court terme, adaptées aux jeunes sans formation ni expérience préalable. Ils ne se limitent pas à la construction. On peut aussi faire de l’animation, ou encore participer à des projets environnementaux ou culturels… Le terme chantier implique théoriquement que l’on est accueilli en groupe de volontaires internationaux, pour une durée courte, de quelques semaines. Il ne s’agit pas de missions en situation de crise d’urgence, en contact direct avec les populations les plus fragilisées. Cependant, certaines associations utilisent le terme chantier un peu "à leur sauce", par exemple pour des missions de moyen terme (quelques mois). Il s’agit de bénévolat, tous les frais sont donc à votre charge.
Attention, certains chantiers et le volontariat non qualifié sont parfois critiquables. Une réflexion personnelle et des précautions particulières sont à prendre avant de se lancer dans du volontariat non qualifié. Voir notre chapitre plus loin sur le volontariat non qualifié.
Le tourisme solidaire (ou voyage solidaire) ce n’est pas du volontariat. C’est du tourisme conscient qui respecte l’environnement et dont les recettes profitent à l’économie locale.
Le VIE et le VIA, volontariat international en entreprise ou en administration ce n’est pas du volontariat. Il s’agit de contrats salariés à l’étranger dans des entreprises à but lucratif ou des administrations publiques (ambassades, consulats…)
Le terme humanitaire est très souvent employé pour désigner l’action d’urgence, temporaire, en cas de guerre, de catastrophes naturelles, etc. Le terme développement est utilisé pour l’action de long terme et durable pour l’amélioration des conditions de vie.
En réalité, les choses sont plus mêlées. Les grandes ONG qu’on associe à l’humanitaire, comme Médecins du Monde, s’attaquent aussi aux causes des problèmes en faisant de la prévention ou en agissant de manière durable sur le terrain.
Dans l’humanitaire (on devrait plutôt dire l’urgence), des compétences professionnelles solides sont toujours indispensables.
On parle aussi d’associations ou plateformes d’envoi de volontaires. Il s’agit d’une poignée de grosses associations à but non lucratif. Elles ne créent pas de projets, mais envoient des volontaires en France et à l’international, dans des organisations. Celles-ci agissent directement sur le terrain et n’organisent pas forcément de recrutement par elles-mêmes.
Le travail des associations de coordination consiste, dans un premier temps, à repérer des organisations locales qui souhaitent accueillir des volontaires. Elles étudient leur fonctionnement, leur éthique, leur efficacité, l’utilité et la qualité des projets… Elles décident d’en "chapeauter" un certain nombre. Elles remontent leurs annonces de recherche de volontaires sur leurs sites. Elles s’occupent aussi du recrutement et coordonnent l’envoi et l’accueil des volontaires. Autant que possible, elles organisent des formations avant le départ. On y parle en particulier d’aspects inter-culturels.
Elles effectuent aussi un suivi : réussite des projets, mise à profit des volontaires…
Les associations de coordination et d’envoi de volontaires ont des politiques différentes. Elles regroupent des projets dans des domaines plus ou moins ciblés. Elles s’adressent, selon l’association, à des professionnels ou à des personnes inexpérimentées. Elles envoient les volontaires sous contrat et/ou hors cadre… Par exemple, Solidarité Jeunesse cible plus particulièrement des projets qui permettent d’envoyer des jeunes peu ou pas expérimentés, essentiellement dans les domaines de l’environnement, de la culture, de la construction, dans des actions d’ordre sociales et d’éducation. Elle envoie les volontaires sous contrat SVE ou dans des chantiers (hors cadre donc).
Ces associations se donnent aussi très souvent une mission de promotion, d’information et d’orientation sur le volontariat au sens large.
Retrouvez la liste de toutes les associations d’envoi de volontaire aux chapitres ci-dessous Les principaux répertoires d’annonces, récapitulatif global
Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux. Socrate, philosophe renommé
Les motivations qui nous poussent à vouloir faire du volontariat de solidarité sont nombreuses, complexes et sont souvent plus ou moins inconscientes. Il est important de faire un peu d’auto-analyse pour identifier clairement ses motivations propres, les hiérarchiser, savoir à quel point on est prêt à s’investir et ainsi être mieux à même de bien orienter ses recherches de missions et arriver sur place avec l’attitude positive de celui qui sait exactement pourquoi il est là.
Être clair avec soi-même évite d’être déçu et d’en faire porter les conséquences à ceux qui nous accueillent.
Socrate, le fameux philosophe en question
Pour le grand voyageur, qui envisage le volontariat comme une parenthèse au cours de son parcours, faire du volontariat de solidarité à l’étranger est un moyen de vivre une expérience exceptionnelle au plus proche d’une culture différente, de voir par soi-même les problèmes dont on entend seulement parler chez soi, de donner un peu de sens à un voyage autrement un peu trop "touristique", tourné sur soi…
Mais si l’envie de rencontre et l’enrichissement sur le plan personnel, "sortir des sentiers battus" sont les motivations primordiales et que l’envie de s’engager pleinement et sincèrement pour les autres est seulement secondaire, alors peut-être vaut-il mieux s’orienter vers du volontariat en dehors du cadre de la solidarité (voir le chapitre volontariat alternatif). Et puis, on peut aussi voyager dans un but essentiellement touristique, sans faire de volontariat et vivre des expériences fortes, en dehors des sentiers battus, aux plus proches des locaux. Il suffit de s’en donner les moyens et d’avoir un peu l’esprit d’aventure.
Attention aux logiques, pays du Sud = besoin d’aide = besoin de moi. Certains, partant de cette logique, n’envisagent pas de partir dans un pays du Sud sans faire de volontariat. C’est mal considérer ces pays qui agissent chez eux pour eux-mêmes et n’attendent pas les bras ballants qu’on vienne les aider. On peut déjà exprimer sa solidarité en agissant chez soi, par des dons et en voyageant selon les principes du tourisme solidaire : l’argent dépensé profite aux locaux, on minimise son impact environnemental, etc.
Une fois qu’on est sûr de vouloir faire du volontariat, reste à déterminer comment. C’est évident, la meilleure façon d’aider est de faire ce que l’on aime et idéalement de mettre à profit son expérience professionnelle. Il est tout à fait possible que vos compétences viennent combler un manque localement et soient recherchées par tel ou tel projet. On pense immédiatement aux métiers de la santé, médecins, infirmiers… mais les profils recherchés sont très variés. Il se peut qu’un projet nécessite des volontaires comptables, charpentiers, ingénieurs, informaticiens, enseignants…
Pas la peine d’aller chez le conseiller d’orientation cette fois
Quand on n’a pas de compétence particulière, on a bien peu de chance d’être très utile concrètement. Il ne faut pas pour autant proscrire le volontariat. On apporte toujours avec soi sa différence culturelle ce qui peut être enrichissant pour les locaux qui en retirent une certaine ouverture sur le monde.
Sur le plan personnel, on acquiert des savoirs-faire et des savoirs-être, une plus grande compréhension des enjeux de la solidarité et finalement l’expérience du volontariat "là-bas" est souvent une étape dans un processus d’engagement qui vous permettra de vous rendre plus utile plus tard.
Dans les pays du Sud, très souvent, en tant que volontaires, on participe à financer des organisations locales qui font bon usage de cet argent.
Attention tout de même, le volontariat non qualifié soulève beaucoup de questions éthiques qu’il ne faut pas prendre à la légère. On en parle dans le chapitre faut-il vraiment faire du volontariat ?
Comme expliqué plus haut dans le chapitre, signer un contrat de volontariat donne le statut officiel de volontaire, avec les droits et protections spécifiques qui dépendent du contrat.
Quand on est un grand voyageur, en cours de tour du monde par exemple, on ne prévoit généralement pas de s’engager plus de 6 mois dans son parcours pour faire du volontariat. Les possibilités de volontariat sous contrat de courte durée sont assez réduites. C’est bien simple, il n’existe que le SVE.
Les volontariats en SVE (EVS en anglais) se font toujours au sein de l’Europe, pour une durée de 2 à 12 mois maximum. Le volontaire est pris en charge totalement et reçoit, en plus, une indemnité dont le montant est variable selon le pays et la mission.
Les SVE sont toujours des missions d’intérêt général, dans des domaines variés, excluant les situations d’urgence où les volontaires seraient exposés à des risques.
Pour postuler à une offre, il faut avoir moins de 31 ans et être originaire d’un des pays européens partenaires. Il n’y a aucun prérequis technique, à part une maîtrise minimum de l’anglais. Il faut postuler au moins quatre mois à l’avance, envoyer une lettre de motivation et un CV en anglais.
La plus grande base de données d’annonces de missions se trouve sur le site officiel du SVE, le Portail Européen de la Jeunesse. Pour trouver encore d’autres annonces, on peut consulter directement les très nombreux sites des organisations d’envoi, de coordination et d’accueil SVE. La liste complète des organisations accréditées SVE se trouve sur le Portail Européen de la Jeunesse par thème d’action et par pays.
Le plus simple est de contacter dans un premier temps un organisme d’accueil et de postuler. Si on est accepté, il faut obligatoirement passer par une organisation d’envoi et de coordination qui prend en charge les SVE. La plus importante en France pour les SVE est Solidarités Jeunesses. Elle se chargera de tout l’administratif, de la coordination de l’envoi avec l’organisation d’accueil et de la préparation avant le départ.
S’engager plus de 6 mois comme volontaire, c’est une décision qu’on mûrit longtemps. Un tourdumondiste envisage rarement une expérience de ce type au milieu d’un voyage de découverte essentiellement touristique. Les grands voyageurs déjà "expérimentés" développent très souvent des valeurs humaines et un état d’esprit beaucoup plus tourné vers les autres. Ils ressentent souvent au bout d’un moment le besoin d’arrêter de voyager pour voyager. Mais ils ne se voient pas reprendre leur ancienne vie dénuée "d’esprit d’aventure" et se posent très souvent des questions existentielles sur leur utilité profonde et le sens de la vie (oui, oui). Pour ceux-là, le volontariat de long terme à l’étranger peut être une expérience à considérer.
À l’origine, le service civique (ou civil) était une alternative au service militaire. Aujourd’hui, il s’agit d’un type de contrat de volontariat qui sert l’intérêt général, dans la solidarité, l’environnement, la culture, la citoyenneté ou l’éducation. Il faut avoir moins de 26 ans ou jusqu’à 30 ans pour les personnes en situation de handicap. La grande majorité des offres sont en France, mais quelques-unes se situent à l’étranger. Ces dernières sont beaucoup plus prisées. Le service civique est indemnisé environ 500 euros par mois. La durée d’un service civique est de six mois minimum et d’un an maximum. Il n’y a aucun pré requis en termes de formation, de compétences particulières, d’expériences professionnelles ou bénévoles préalables.
La majorité des missions de service civique sont référencées sur le site officiel du SCV : service-civique.gouv.fr
Le VSI est un type de contrat de volontariat adapté à l’engagement de long terme. Les missions en VSI requièrent le plus souvent une formation ou une expérience professionnelle. La durée des missions est de minimum un an et de maximum six ans.
Ce type de contrat est le plus protecteur. Il garantit une formation de départ, une indemnité sur place, certains avantages en nature, la prise en charge du voyage, une assurance, une indemnité de réinsertion, une validation d’acquis officielle, etc. Il est intéressant de savoir que l’engagement en VSI est un motif légitime de démission. On touche donc normalement des indemnités chômage.
27 associations en tout sont agréées pour l’envoi de volontaires en VSI. Voici dans ce tableau la liste complète des assos d’envoi de volontaires en VSI avec leur description, domaines d’action, les profils qu’elles recherchent…
Le site officiel d’information sur le VSI est clong-volontariat.org
Le VNU est un contrat de volontariat qui s’adresse aux personnes très qualifiées. Il faut avoir plus de 25 ans, au moins un bac+2 et deux ans d’expérience professionnelle pour être recruté. La grande majorité des missions durent entre six mois et un an. Il faut quatre à six semaines entre le contact initial et l’envoi sur le terrain. Le volontaire en VNU reçoit une indemnité mensuelle, une indemnité de réinsertion, ainsi qu’une assurance santé et rapatriement.
Pour un VNU, on ne postule pas à une mission, mais on dépose juste son CV. Les associations des Nations Unies sur le terrain viennent ensuite proposer aux personnes sélectionnées une mission correspondant à leur profil. Il est aussi possible d’être volontaire dans son pays et même d’être volontaire en ligne. Les différentes associations des Nations Unies (UNICEF, UNESCO…) placent toutes leurs annonces sur le site unv.org
L’intervention civile de paix repose sur le principe de la non-violence pour défendre les droits de l’homme et tenter de résoudre des conflits. Quelques rares ONG envoient des volontaires étrangers civils, non armés, sur le terrain de conflits (pas de guerres ouvertes). Ils ont une mission d’observation, d’information, d’alerte ou de médiation, pour réduire ou faire cesser la violence.
Selon le financement, les volontaires signent un contrat de volontariat français SVE ou VSI, dans le cas contraire on signe un contrat spécifique ne donnant pas le statut officiel de volontaire. Il spécifie qu’au minimum les frais d’envoi, les assurances et le coût de la vie des volontaires sur place sont toujours pris en charge.
Les Peace Brigades, les volontaires pacifistes
Le Collectif Guatemala et surtout la Peace Brigade International (PBI) envoient quelques volontaires chaque année sur le terrain. Les volontaires doivent recevoir une formation de plusieurs semaines dans leur pays d’origine. L’engagement minimum est généralement d’une année.
Le volontariat sous contrat est très sélectif. Il s’organise difficilement en cours de voyage et impose des durées d’engagement généralement assez longues. En hors cadre et donc en tant que "bénévole", il faut, dans l’immense majorité des cas, financer entièrement sa vie sur place soi-même et souvent aussi ajouter une participation au financement de l’organisation d’envoi et d’accueil. Malgré tout, cela reste la formule la plus simple et donc la plus adaptée pour faire du volontariat de solidarité pour les grands voyageurs. On peut trouver des missions de toutes durées, très qualifiées ou pas du tout et dans toutes sortes de domaines.
Il existe des milliers d’organisations qui accueillent et envoient des volontaires hors cadre à l’étranger. Une bonne façon de faire le tri est de commencer ses recherches parmi les organisations financées par le Ministère des Affaires Étrangères. En effet, on peut considérer cette reconnaissance officielle comme une sorte de "label de qualité". La majorité d’entre elles n’envoient des volontaires que sous contrat, mais pas toutes. Allez voir notre chapitre suivant Les répertoires d’annonces principaux et faites vos recherches dans les listes en utilisant les termes bénévolat, volontariat hors cadre, volontariat moyen/long terme, ou chantiers.
Que l’on ait fait des recherches préalables ou non sur internet, pendant un tour du monde, on a facilement l’occasion de découvrir des initiatives locales, directement sur place. Par simple politesse, essayez de les contacter par email ou téléphone avant de vous présenter sur place.
On rencontre parfois au cours de son voyage, par hasard, des volontaires à qui il ne faut hésiter à poser des questions.
L’association internationale France Volontaire a un réseau d’espaces de volontariat (des bureaux pour être clair) dans de nombreux pays. Ils peuvent vous aiguiller vers une bonne organisation locale, même en dehors de leur propre réseau.
Cette façon de s’y prendre a le grand avantage de permettre de se rendre compte par soi-même du fonctionnement des choses et de la manière concrète dont on peut se rendre utile avant de s’engager.
Le contact direct vous permet d’être absolument sûr que vous serez apprécié pour ce que vous pouvez apporter.
De plus, vous conservez ce qui fait le bonheur de tous les jours pendant un tour du monde, votre flexibilité. En effet, en vous organisant à l’avance et en passant par une plateforme de coordination de volontariat, vous devez prévoir votre date d’arrivée dans un endroit précis. C’est une contrainte.
Chercher sur place ça marche bien
On a trouvé quelques sites bien pratiques qui font uniquement de la mise en relation entre postulants et organisations locales qui cherchent des volontaires. Ces plateformes sont des grands listings d’annonces du monde entier rien de plus. Elles ne font pas du tout le tri parmi "bons ou mauvais projets", "bonnes ou mauvaises" organisations, ni aucun contrôle ou suivi. On y trouve plein de projets certainement très bien, mais attention, on a aussi constaté que ces sites sont truffés d’annonces de projets très critiquables. Aucun contrat n’est jamais signé, il s’agit donc toujours de bénévolat (hors cadre).
Worldwidehelpers : Worldwidehelpers est un site anglais. Leurs mentions légales indiquent qu’ils sont à but non lucratif financés par les dons et leur service est gratuit.
Volunteerworld : offre exactement le même service que Worldwidehelpers, mais ce site est bien à but lucratif. Volunteerworld se finance en prenant un pourcentage sur les frais de participation des volontaires aux projets. Cela pousse à la marchandisation du volontariat, ce qu’on trouve mal. D’ailleurs, on y trouve énormément d’annonces d’agences de voyage de volontourisme. On préfère donc Worldwidehelpers.
Workway, Helpx : à la différence de Volunteerworld et Worldwidehelpers, Workaway et Helpx sont des sites d’annonces de jobs bénévoles dans tous les types de domaines. On y trouve entre autres pas mal d’annonces concernant du bénévolat de solidarité. Comme il est clair dans le principe même du site que les annonces listées ne doivent normalement pas impliquer d’échange d’argent on y trouve beaucoup moins de projets "un peu louche". On doit simplement payer une vingtaine d’euros pour obtenir les infos de contact liées aux annonces pendant deux ans.
Attention, en hors cadre et en dehors des organisations "officielles" plus encore, on trouve tout et n’importe quoi et on peut facilement se retrouver à faire du mauvais volontariat dans une organisation ayant des comportements peu éthiques ou même à but en réalité complètement commercial et lucratif. Il faut absolument se renseigner de manière approfondie sur les missions et organisations pour éviter de mal tomber (voir plus loin les chapitres trouver un organisme de volontariat responsable et missions de volontariat à considérer éviter)
Au niveau mondial, il existe un nombre incalculable d’organisations qui envoient et accueillent des volontaires. Il est donc impossible d’en faire une liste absolument exhaustive.
Ci-dessous, voici une liste synthétique, probablement la plus complète du web. On a retenu en priorité, les répertoires d’annonces d’organisations reconnues officiellement par la France. Ce chapitre reprend les sites déjà cités précédemment, qui sont spécialisés par types de contrats et en contient d’autres, plus généraux, sur lesquels on trouve des missions sous tous types de contrats, ou hors cadre.
Le Service civique volontaire : service-civique.gouv.fr
Voir ci-dessus
Le Volontariat des Nations Unies (VNU) : unv.org
Voir ci-dessus
Le Corps Européen de la Solidarité vient d’être créé en décembre 2016, mais ne devrait réellement démarrer qu’au printemps 2017. On peut déjà s’informer et s’inscrire à partir du Portail Européen de la jeunesse et sur leur page Facebook.
Le CES fonctionnera comme un portail d’annonces. C’est un service officiel de mise en relation entre les postulants et les organismes agréés (associations, entreprises, ONG, etc.) qui proposera des missions dans le domaine de la solidarité en Europe. On s’inscrit et on crée un profil détaillé comprenant notamment son CV. Les postulants peuvent rechercher un organisme et les organismes eux aussi peuvent rechercher les profils et contacter ceux qui les intéressent.
On y trouvera des missions en volontariat de tous types (sous contrat uniquement), mais aussi des offres d’emploi avec contrats de travail dépendant de la législation du pays. Seuls les jeunes de moins de 30 ans de l’Union Européene pourront postuler. Les jobs et missions auront une durée comprise entre deux et douze mois.
Au cas où vous auriez lu en diagonale, vous trouverez la définition exacte des associations de coordination et d’envoi de volontariat précédemment, dans le chapitre Un peu de vocabulaire.
Coordination Sud est la coordination nationale des ONG françaises de solidarité internationale. À peu près toutes les organisations d’envoi de volontaires françaises en font partie, y compris les associations de coordination et d’envoi listées ci-dessus, soit environ 130 en tout.
Coordination Sud propose un répertoire d’annonces qui regroupe les offres de missions de volontariat (tous types de contrats et hors cadre), d’emploi et de stage d’une bonne partie de ses membres, ainsi que d’acteurs extérieurs. C’est donc un endroit incontournable pour faire ses recherches.
Worldwidehelpers –
Volunteerworld –
Workaway –
Helpx –
Voir ci- dessus pour en savoir plus sur les plateformes de mises en contact internationales.
Ce n’est pas un répertoire d’annonces, mais la meilleure liste existante des organisations qui envoient des volontaires à l’étranger. Chaque organisation ayant généralement sur son site une rubrique annonces, cette liste est extrêmement pratique.
Elle se trouve dans le Guide des acteurs de la solidarité. Il s’agit d’un livre édité par les éditions Ritimo. Parmi tous les acteurs de la liste (environ 350), le guide dénombre plus d’une centaine d’organisations qui envoient des volontaires à l’étranger. Le critère de sélection principal est qu’elles soient toutes officiellement soutenues par la France. Chacune des organisations est décrite assez précisément. C’est idéal pour trouver celle qui vous correspond.
Ce livre est malheureusement épuisé, mais comme on pense que cette liste est extrêmement utile et pratique dans une recherche de volontariat, on prévoit de la recopier ici très bientôt si on obtient l’accord de l’éditeur.
En attendant, il est possible de consulter le Guide des acteurs de la solidarité dans un des centres d’information sur la solidarité Ritimo. Ces centres sont nombreux et méritent une visite. Il y en a sûrement un près de chez vous. Ils ont plein de documentation et d’autres livres qu’on conseille dans notre chapitre en savoir plus. La liste de tous les centres Ritimo ici.
L’écovolontariat consiste à offrir son travail dans des missions de préservation de l’environnement et de la vie animale. Il ne faut pas le confondre avec l’écotourisme, ou le tourisme équitable et solidaire qui sont des formes de tourisme respectueuses de l’environnement et des populations locales, mais où l’on ne travaille pas.
On trouve des missions d’écovolontariat de la même façon que n’importe quel autre type de volontariat. C’est-à-dire de manière indépendante, en contactant directement les ONG et organisations locales qui travaillent sur le terrain ou en passant par les plateformes de coordination et d’envoi de volontaires.
Quelques Plateformes spécialisées écovolontariat :
Volontaires Nature, À Pas de Loup –
J’agis pour la nature
Le volontariat dans l’urgence ou le développement implique un travail rapproché avec les populations locales. Ce sont elles qui subissent les conséquences négatives au cas où l’on choisirait une mauvaise mission ou une mauvaise organisation. Dans l’écovolontariat même dans ce cas, les dégâts sont tout de même généralement moins importants.
Premièrement, il se peut qu’à y regarder de près les projets ne soient pas scientifiquement solides.
Dans l’univers de l’écovolontariat, le risque qu’on en veuille à votre argent et qu’on ne s’intéresse finalement pas tellement à ce que vous faites sur place est plus important. C’est encore plus courant dans le bénévolat avec les animaux. Il faut bien se renseigner avant de s’engager.
Les organisations, surtout dans les pays du Sud, qui imposent une participation financière au fonctionnement de l’association (hors coût sur place) sont particulièrement répandues. Ce coût peut être acceptable (voir le chapitre payer pour être volontaire, c’est normal ?) ou carrément abusif, ce qui est le cas dans les agences de volontourisme à but lucratif qui sont à éviter (voir le chapitre les agences de volontourisme). Parfois, les structures locales sont en fait des centres touristiques qui, sous couvert d’écovolontariat, font venir des étrangers qu’ils considèrent avant tout comme des clients.
Certaines formes de voyages sont ultra-polluantes. Le tourdumondiste moyen prend plus de dix fois l’avion en un an. Voyager de cette façon et faire de l’écovolontariat c’est plutôt paradoxal.
Il semble assez évident qu’avant de chercher à agir sur les conséquences de la pollution, il vaut mieux commencer par polluer le moins possible soi-même. On peut voyager loin et très longtemps en polluant extrêmement peu. C’est même assez facile quand on voyage longtemps et on vous encourage à essayer. C’est le thème d’un de nos dossiers ultra-complet sur ce site Limiter son empreinte écologique en voyage.
Un bon bouquin sur l’écovolontariat
L’excellente association Aventure du bout du monde (ABM) a publié un livre : Le tour du monde de l’écovolontariat. Laurence Dupont (l’auteur) y donne plein d’explications vraiment utiles pour comprendre le monde de l’écovolontariat et plein d’adresses et de descriptions de lieux et d’associations pour trouver des missions dans le monde.
Vous pouvez l’acheter ici.
Les tourdumondistes qui pratiquent le volontariat s’engagent généralement sur de courtes périodes, excédant très rarement plus de trois mois. Leur venue en terre étrangère n’est pas prioritairement motivée par le volontariat, mais par le tourisme.
À ce titre, même si les tourdumondistes volontaires ont trouvé par eux-mêmes une organisation locale dans laquelle s’engager et que la partie volontariat et la partie touristique s’enchaînent, on peut parler de « volontourisme ».
Ce terme est souvent utilisé de manière péjorative. C’est parce que le volontourisme pose des questions éthiques très complexes sur lesquelles il faut réfléchir avant de s’engager de manière irresponsable et, finalement, faire plus de mal que de bien, sans même en prendre conscience.
Il ne s’agit pas ici de décourager complètement le volontourisme, mais de vous aider à choisir de manière critique, consciente et responsable les organisations dans lesquelles vous allez vous investir, pour que votre expérience de volontourisme soit bénéfique pour vous-même autant que pour la communauté d’accueil.
Le volontourisme s’est développé à un rythme hallucinant ces dernières années.
En dehors du volontariat sous contrat, on demande presque toujours aux volontaires de participer financièrement au fonctionnement des structures qui les encadrent, en plus de leur coût sur le terrain. On parle de milliards de dollars apportés chaque année de cette façon « aux pays pauvres ». Cette énorme quantité d’argent a bouleversé le secteur du volontariat.
Pour capter cette manne financière, de nombreuses organisations locales cherchent à attirer les volontaires, quels qu’ils soient, de façon irresponsable. Des organisations pas si bienfaitrices que ça ont pour but réel d’enrichir quelques personnes. Et puis, les agences de volontontariat commerciales se sont multipliées.
Grâce à un « excellent » marketing, elles trustent les premières places dans les moteurs de recherche. Les plus connues sont le WEP, Working Abroad et Project Abroad. Bien qu’elles utilisent les mêmes codes et le même vocabulaire que les organisations à but non lucratif, il s’agit d’entreprises commerciales qui vendent des séjours de volontariat au prix fort, près de 2500 € le séjour de deux semaines, billets d’avion non compris.
Bien que beaucoup des projets qu’elles portent ont un impact indéniablement positif, on vous recommande vivement de les éviter et on vous explique pourquoi…
Comme toute entreprise, elles font des profits et rémunèrent des actionnaires. Le principe même qu’un très petit nombre de personnes à leur tête puissent librement disposer de l’ensemble des bénéfices alors même qu’elles oeuvrent dans l’humanitaire nous paraît très critiquable.
L’humanitaire n’est pas un secteur d’activité comme les autres. Il nous semble que le modèle associatif à but non lucratif lui est mieux adapté. Il donne aux adhérents le droit de vote et donc un pouvoir de contrôle sur la direction et protège de potentielles dérives.
Project Abroad la plus importante des agences de volontariat commerciales déclare 7 % de bénéfices, plus de deux millions d’euros par an. Le montant des dividendes versés aux actionnaires (quelques personnes) est déclaré « modeste » selon leurs termes, tout de même environ 600 000 € par an en moyenne sur les cinq dernières années (cf : companieshouse.gov.uk), dont près de 75 % pour Peter Slowe le créateur de l’entreprise, à qui on doit reconnaître le mérite d’avoir investi personnellement dans le capital et d’assumer les risques de la conduite de la société. On vous laisse juger si ça vous semble exagéré.
Le tarif important des séjours se justifie principalement par des coûts organisationnels réellement élevés. La part revenant directement aux organisations locales partenaires est infime. Cependant, ce qui nous gêne le plus dans ce modèle de volontariat, c’est qu’il s’adresse avant tout aux jeunes sans expérience ni qualification. Dans bon nombre de projets, le prix du séjour de deux semaines d’un seul volontaire permettrait de créer un ou même plusieurs emplois locaux salariés à l’année à des tâches équivalentes ou plus qualifiées, ce qui aurait bien plus d’impact pour lutter contre les problèmes ciblés.
En tant que leader dans son domaine, Project Abroad est aussi la plus controversée. Certains professionnels d’associations reconnues qui envoient des volontaires à l’étranger, comme Nago Humbert, président de Médecins du Monde ou Pierre de Hanscutter, celui du SVI, lui reprochent notamment de confier des tâches qualifiées à des volontaires sans aucune expérience ou diplôme dans le domaine de l’enseignement et même dans celui de soins médicaux.
Pierre de Hanscutter s’inquiète de l’éthique de Project Abroad. À un journaliste du journal Le Temps, il déclare : « c’est la Disneylandisation de la misère ». Effectivement, en regardant une des vidéos de l’entreprise, on a plutôt envie de se ranger à son avis : « Que penserait ce Ghanéen atteint de la lèpre, s’il savait que le jeune étranger blanc sans aucune qualification qui fait son bandage a payé plusieurs milliers d’euros son court séjour ? » Nous, on y voit quelqu’un à l’utilité très discutable qui « joue au docteur » et véhicule une image néo-colonialiste. Pour Project Abroad, c’est un stage pour tester son projet professionnel.
Particulièrement inquiétante, une enquête d’Al Jazeera de 2012 a montré comment Project Abroad a été impliqué dans une affaire sordide d’orphelinat au Cambodge, tourné en business, où les enfants étaient maltraités et où l’un de leurs volontaires a été condamné pour « abus sur mineur ». De quoi questionner la façon dont Project Abroad sélectionnait ses partenaires et ses volontaires au moment des faits.
Face à l’accumulation de critiques négatives, bien que Project Abroad ne manque pas d’arguments pour se défendre et semble réagir et améliorer ses pratiques, on préfère rester méfiants.
Mini reportage sur Project Abroad
Les arguments et témoignages à charge contre ces agences sont encore très nombreux et ont tendance à les diaboliser de façon sans doute excessive. On vous recommande de vous faire votre propre avis en consultant leur site internet d’un regard ouvert, mais critique, en regardant le reportage ci-contre et en lisant un des articles et reportages de la très complète revue de presse de svi.org sur scoop.it ou celle de servicevolontaire.org Non au tourisme humanitaire, à commencer par celui du quotidien Le Soir : Le nouveau «tourisme de la misère» : payer pour aider des réfugiés.
Plutôt que de choisir un engagement un peu au hasard, le mieux est donc de prendre le temps d’en trouver un qui puisse correspondre au mieux à vos compétences.
Tout le monde n’a pas de capacités particulières à offrir lors d’un volontariat. On peut penser que la bonne volonté et l’énergie sont suffisantes pour se rendre utile. C’est vrai, en général. Pourtant, quand il s’agit de volontariat dans le secteur de l’urgence ou du développement (peut-être le plus complexe qui soit) et à l’étranger dans un pays pauvre, alors, selon nous, ça ne suffit généralement pas.
Le web regorge d’annonces pour des volontaires, même sans aucune expérience ou savoir-faire particulier.
Comme expliqué plus haut, ce nombre impressionnant s’explique avant tout par le fait que faire venir un volontaire est un excellent moyen de financement. En épluchant les annonces, on s’aperçoit que la cotisation très couramment demandée est d’environ 200 à 500 euros par mois, parfois bien plus. C’est largement supérieur au salaire mensuel moyen de la plupart des pays d’Afrique (87 € au Sénégal). Il est difficile de savoir si on sera vraiment apprécié pour son travail sur le terrain ou avant tout considéré comme un moyen de renflouer les comptes. Quand on est complètement inexpérimenté, le doute est largement justifié. On peut d’ailleurs aussi se poser la question, dans une moindre mesure, quand on est qualifié.
À notre avis, l’argent fausse les relations. Il y a une souvent une certaine hypocrisie dans le contrat de départ. Si on veut être sûr d’être apprécié sincèrement pour ce que l’on fait, alors il ne faudrait pas payer plus que ce que l’on coûte pour être volontaire.
Ceci dit, il n’est pas inacceptable de payer un peu plus. On parle plus en détail de cet aspect monétaire dans le chapitre qui suit Payer pour être volontaire c’est normal ?
The Voluntourist
Ci-dessus, un mini docu très pertinent de Chloé Sanguinetti sur le volontourisme. Prenez le temps de le regarder.L’expression est peut-être un peu forte. Pourtant, la simple présence en tant que volontaire occidental dans un pays pauvre du Sud a un impact qu’on peut estimer négatif.
L’image de l’Occidental privilégié qui vient en sauveur régler les problèmes de « ces pays pauvres qui ont tant besoin de leur aide » est répandue. Il y a quelque chose d’infantilisant à voir débarquer de riches étrangers occidentaux toujours plus nombreux chez soi pour venir aider à régler nos problèmes « à notre place ». C’est encore plus vrai dans les pays qui ont une histoire coloniale.
Quand ces Occidentaux sont, en plus, non qualifiés et viennent aider à des tâches qu’on est capable de faire soi-même, c’en est presque humiliant, d’autant plus que tout le monde sait que l’argent qu’ils ont dans les poches permettrait de faire tellement plus.
Même en arrivant avec toute l’humilité du monde, il faut l’accepter, venir faire du volontariat dans un pays du Sud, c’est contribuer à alimenter presque inévitablement cette vision des choses.
C’est justement quand les volontaires ont le moins de savoir-faire qu’ils sont les plus susceptibles d’intégrer un organisme non éthique ou de s’engager dans une mission dans laquelle ils auront un impact finalement plus négatif que positif sur les communautés locales, voir plus loin Les missions de volontariat à éviter
On n’est pas si catégorique. Les volontariats où l’on ne travaille pas directement avec les populations très fragiles sont beaucoup moins risqués, par exemple dans la culture, la conservation du patrimoine ou l’écovolontariat…
Cependant, c’est bien notre avis dans les cas ou le volontariat se déroule dans l’action d’urgence. On pense aussi qu’il vaut mieux éviter le volontariat dans les « pays pauvres » du Sud dans le secteur du développement, à moins d’avoir trouvé un très bon projet (adapté), dans un bon organisme, après les recherches et vérifications approfondies indispensables et d’être formé efficacement avant le départ et sur place, d’être bien encadré et de s’engager sur une période suffisamment longue.
A contrario, quand on vient avec des compétences particulières qui manquent sur place et sont demandées, le travail du volontaire peut être beaucoup plus rapidement efficace et avoir un impact bien plus positif sur les communautés locales. Même s’il y a toujours un aspect « paternaliste » négatif à notre présence en tant que volontaire occidental, ça vaut le coup.
En faisant un don à un bon organisme. En adoptant un comportement et des habitudes de consommation en accord avec ses valeurs. En s’investissant dans une association chez soi. En développant les compétences qui permettront de s’engager plus efficacement une prochaine fois. En choisissant un engagement de long terme, comme un VSI, au cours duquel on sera formé pour acquérir les compétences nécessaires à sa mission. En s’intéressant à la politique, au contexte global, aux relations internationales et à son impact sur les pays du Sud. En votant pour les candidats qui vont agir pour les changements qu’on veut voir dans le monde.
Et si votre priorité est plutôt l’enrichissement personnel et les rencontres fortes au plus proche des locaux, il existe d’autres formes de travail volontaire en dehors du champ de la solidarité (au sens strict). Par exemple, le Wwofing et le Twaming. On vous en parle plus loin dans le chapitre Les formes de volontariats alternatives
En volontariat hors cadre (bénévolement) on demande dans l’immense majorité des cas de payer.
Pourquoi devrait-on payer, alors qu’on propose déjà de travailler gratuitement ?
Voilà de quoi vous faire votre avis.
Premièrement, c’est compréhensible, il faut le plus souvent payer son coût sur place, hébergement, nourriture, transports, etc.
Ensuite, si on passe par une plateforme d’envoi de volontaires, il est aussi demandé de participer à son financement à hauteur d’environ 100 à 200 € généralement.
On peut le comprendre, car il s’agit d’organismes à but non lucratif. Elles ne sont pas toujours subventionnées à 100 % par l’État. Même les campagnes de dons en plus, ne suffisent pas toujours à couvrir leurs frais de fonctionnement.
Et puis, leur utilité est évidente (voir la définition détaillée dans le chapitre un peu de vocabulaire)
En volontariat hors contrat, on doit aussi presque toujours participer au financement de la structure qui nous accueille.
Le plus souvent, dans les pays pauvres, elles ne reçoivent aucun financement public. Leur survie dépend parfois en grande partie des participations versées par les volontaires. En ce sens, cette participation financière est parfaitement acceptable et même une bonne chose.
De plus, la participation généralement demandée (200 à 400 euros le mois) représente beaucoup en comparaison du niveau de vie d’un pays pauvre, mais dans le budget d’un voyageur occidental, c’est peu. On dépenserait finalement plus à voyager en simple touriste.
Sur le plan du développement personnel, être volontaire peut apporter beaucoup. Quand on est inexpérimenté, on retire certainement plus de l’expérience pour soi-même que ce qu’on apporte concrètement par son travail. On peut voir cet argent comme une façon de remercier ses hôtes.
Cependant, donner dans ces conditions, c’est établir un rapport marchand qui pervertit une belle relation, à l’origine complètement altruiste et désintéressée. Cela tend à créer une certaine hypocrisie dans les relations aidant/aidé. À quel point est-on apprécié pour son action sur place ? Une responsable de Planète Urgence nous le confirme, certains projets présentés par les organisations locales sont dit-elle « des coquilles vides servant à attirer les volontaires et leurs dons en argent ».
Nous, on trouve que ce n’est sain que quand le postulat de départ est bien transparent. Quelle valeur donne-t-on à notre travail ? Combien coûte-t-on ? Combien rapporte-t-on ? Où va vraiment cet argent ? On préférerait ne pas se soucier de ces questions.
Il faut se demander : que se passerait-il si l’argent que l’on dépense pour faire cette mission était confié directement à des organisations efficaces oeuvrant déjà sur le terrain ? Aurait-t-il un impact supérieur à mon action sur place ? La mission pourrait-elle être confiée à quelqu’un d’autre à moindre coût ?
Si la réponse est oui, on peut légitimement penser que cet argent est gâché et sert plus au développement personnel du volontaire qu’à servir une cause.
Voici quelques principes simples pour choisir au mieux une mission de volontariat.
On en parle plus avant dans le chapitre de cet article Comprendre le business du volontariat, les agences commerciales de volontariat en plus d’être extrêmement chères, ont une réputation épouvantable parmi les professionnels du secteur et les médias. On vous conseille de les éviter.
Bien que l’on puisse facilement les confondre avec d’authentiques ONG à but non lucratif, il est très facile de les repérer. Ce sont les premiers résultats sur Google. Elles sont les seules à investir (de grosses sommes d’argent) dans des annonces commerciales sur Google. Les séjours proposés valent plusieurs milliers d’euros. Elles insistent tout particulièrement sur l’intérêt au plan personnel de faire du volontariat : découverte, gain d’expérience, enrichissement du CV… Il faut lire les mentions légales pour s’assurer que l’organisme est bien à but non lucratif.
Si c’est le cas, mieux vaut se méfier. Il y a des chances qu’il fonctionne essentiellement sur l’accueil de volontaires pour se financer. Les risques sont plus grands que l’organisme ait des comportements pas très éthiques et que les missions confiées à ses volontaires inexpérimentés soient dans la liste des missions à éviter .
Les locaux savent mieux que personne ce dont ils manquent prioritairement. Une bonne association devrait travailler en relation étroite avec les populations qui devraient exprimer elles-mêmes leurs besoins, avant que les organisations ne tentent de les aider en conséquence. Quand ce sont des organisations extérieures qui les déterminent, elles font très souvent des erreurs de jugement et leurs efforts s’avèrent inutiles.
Un besoin apparemment évident peut en cacher un autre plus profond. On peut penser qu’un village nécessite un ordinateur et l’apporter et réaliser finalement que l’électricité dans le village ne fonctionne pas correctement et que l’ordinateur n’est pas utilisé.
Un proverbe dit : « Donne à un homme un poisson, il pourra manger un jour. Apprend-lui à pêcher, il pourra manger tous les jours ». L’action durable, en profondeur, c’est mieux. Les solutions temporaires sont plus simples et rapides à mettre en oeuvre, mais, appliquées trop longtemps, elles rendent les communautés dépendantes.
C’est le moment d’enquêter, tout d’abord en étudiant le site internet, les mentions légales et en posant directement des questions claires, aussi bien à l’organisation elle-même, qu’à d’anciens volontaires. Qui dirige l’organisation ? Comment l’organisation se finance-t-elle? Comment est utilisé l’argent des donneurs ? Quels sont les résultats obtenus jusqu’à présent ? Comment les employés sont-ils rémunérés ? etc. Il s’agit aussi de s’assurer que personne ne s’enrichit injustement sur le dos de l’association.
On l’explique en détail plus haut dans le chapitre un peu de vocabulaire : les assos d’envoi et de coordination étudient, sélectionnent et suivent les organisations qui oeuvrent sur le terrain et dans lesquelles elles envoient les volontaires. Sans pour autant leur faire une confiance aveugle et ne faire aucune recherche par soi-même, on peut tout de même considérer leur travail comme un label de qualité assez rassurant.
Une mission surqualifiée, ça veut dire faire du mauvais travail, ce qui a toujours des conséquences négatives. Pour déterminer qu’une mission est surqualifiée, c’est facile. On peut déjà se demander si on aurait pu nous en confier une identique dans notre propre pays et essayer d’inverser les rôles, de se mettre à la place des locaux. Accepteriez-vous par exemple qu’un jeune volontaire étranger non formé en médecine vous fasse une piqûre ?
On trouve facilement des postes d’enseignants d’Anglais ou de Français pour quelques semaines seulement. C’est l’exemple type de la mission très souvent surqualifiée. Enseigner est un métier exigeant qui ne s’improvise pas si facilement.
L’enchaînement des professeurs volontaires sur de courtes périodes ne permet pas un bon suivi des progrès et difficultés des élèves ni d’établir des programmes d’enseignement efficaces. Enfin, le passage d’un volontaire à l’autre se fait difficilement et, quand bien même il n’y a pas d’interruption d’enseignement, il y a bien souvent un manque d’information quant à ce qui a déjà été enseigné ou non.
L’enseignement par les volontouristes a toutes les chances d’être de mauvaise qualité et ne devrait probablement pas leur être confié à la légère. Le volontouriste non qualifié ne devrait sans doute pas s’engager à être plus que l’assistant d’un professeur local et titulaire.
De toute façon, l’emploi de volontaires comme enseignants est une solution de court terme qui ne règle pas le problème du manque d’enseignants sur place. La solution durable est d’aider à former des professeurs locaux compétents.
Les volontouristes sont là pour de courtes périodes. Quand l’un d’entre eux s’en va, il est remplacé par un nouveau. Les enfants, eux, peuvent s’attacher et mal vivre ces multiples séparations. Ces changements incessants ont une mauvaise influence sur leur développement et créent une perte affective.
Jolanda Van Westering, spécialiste de la protection de l’enfance à l’UNICEF incite les voyageurs à ne pas aller s’occuper d’enfants dans les orphelinats. Pour elle, il est très clair que si les enfants n’ont pas la stabilité d’un foyer où ils rentrent le soir, les volontaires font plus de mal que de bien.
De plus, l’image des petits orphelins a un effet magique. Attention aux orphelinats remplis de faux orphelins qui n’existent que pour mieux capter les volontaires et leur argent. Au Cambodge, plus de 70 % des orphelins auraient des parents selon l’Unicef.
Si la mission ne demande pas d’aptitude particulière ou que les compétences nécessaires sont disponibles parmi les locaux, alors on peut s’interroger : n’est-on pas en train de prendre un travail rémunéré à un local ?
Dans le cas où l’on participe à financer la structure d’accueil pour faire cette mission, ne devrait-on pas plutôt utiliser cet argent pour financer un salaire et développer ainsi l’économie locale, plutôt que de la déstabiliser et de créer du ressentiment envers les volontaires ?
Peut-être, dans ce cas, vaut-il mieux se contenter d’un don et s’investir dans une autre mission ?
Donner est bien plus compliqué qu’on ne pourrait le croire. De nombreuses erreurs ont été commises de cette façon dans le domaine du développement, à grande comme à petite échelle. Mal organisés, les dons peuvent terminer comme déchets, alimenter finalement un marché parallèle, ou déstabiliser l’économie locale…
D’un point de vue psychologique, il y a une certaine violence à donner. Le receveur se sent inévitablement redevable et ne peut pas rendre en retour. Un sentiment de dominé dominant se crée et une certaine déresponsabilisation et dépendance s’ensuit. On attend le prochain don.
Une forme d’aide plus durable est souvent préférable. Le don matériel n’est pas pour autant à proscrire. Il est souvent irremplaçable.
Méfiez-vous des réflexions du genre « Là-bas, ils n’ont rien. Ils seront bien contents. ». Avant de s’engager dans une collecte et une distribution de dons matériels, il faut s’assurer que l’association qui dirige l’opération connaisse suffisamment le terrain. A qui est destiné le don et comment va-t-il être réparti ? Les besoins sont-ils supposés ou correspondent-ils à une demande locale réelle ? Quel est le coût global de l’opération ? Comment la communauté locale dépenserait-elle cet argent si elle en disposait directement ? Il faut considérer les conséquences négatives possibles du don.
Campagne des mixeurs pour l’Afrique
Si les Africains pouvaient se faire des smoothies, ils seraient tellement plus heureux !Attention particulièrement aux projets de collectes qui sont établis depuis l’extérieur par des initiatives populaires (non professionnelles) ou par soi-même, surtout si elles prévoient la distribution de médicaments.
Pour aller plus loin, on vous conseille cet article très intéressant : « Toutes les manières de rater un don humanitaire » de Sandrine Chastang.
On a entendu parler et observé par nous-mêmes des volontaires se comporter de façon franchement « inappropriée » pour ne pas dire pire. On pense qu’en tant que volontaire, plus encore qu’en tant que touriste, on doit surveiller son attitude pour éviter de manquer de respect aux populations qui nous accueillent.
Ça fera super sur mon Facebook !
Il est primordial de prendre des renseignements avant de s’engager, sans quoi, on peut se retrouver à supporter de mauvaises organisations : non éthiques, ou en contradiction avec les besoins des communautés.
On pense aussi qu’avant de s’engager, il faut connaître un maximum le contexte et la culture locale. Pour aider efficacement, il faut connaître celui qu’on veut aider. Faire du volontariat ne devrait pas être la première chose que l’on fait en arrivant dans un pays pour la première fois, ou alors en s’étant instruit autant que possible dans les livres et sur internet ou en en suivant une formation (avant le départ) encadrée par l’organisation d’envoi de volontaires.
Ne rien connaître d’une culture peut amener à de vrais impairs. On peut être réellement insultant ou se sentir insulté simplement par méconnaissance.
Dans un environnement dépaysant, on ne peut parfois pas s’empêcher de tout comparer à chez soi. On a vite fait de rabâcher à longueur de temps des « chez moi, c’est comme ci, chez moi, c’est comme ça… », ce qui devient toujours agaçant à la longue, pour tout le monde.
Cela devient franchement mauvais quand on en arrive à des « chez moi, c’est mieux » et des « vous devriez ou ne devriez pas… »
Ce genre de tournures de phrases ont tendance à regorger de jugements de valeur et de critiques envers la culture des communautés visitées. Elles sont souvent accompagnées d’une attitude condescendante et d’un certain complexe de supériorité.
Il faut garder l’esprit ouvert, de l’humilité et surveiller son langage.
Certains volontaires semblent voir le volontariat comme quelque chose qui se consomme. Ils multiplient les nuits de fête et abusent des photos et partages sur Facebook, à tel point qu’on en vient à douter des vraies raisons de leur engagement. Cette attitude a toutes les chances d’aller de pair avec un vrai manque d’implication et d’aller à l’encontre d’une bonne intégration dans l’organisation d’accueil.
Le volontariat, c’est du travail. Il n’y a aucune raison de le prendre moins au sérieux que n’importe quel autre.
Pas évident dans un très court post sur un réseau social de donner une idée précise de ce qu’on vit en tant que volontaire à l’étranger.
Il faut toujours prendre un peu de recul et faire preuve d’analyse pour s’assurer que la photo et la légende qu’on est sur le point de publier ne véhiculent pas l’image caricaturale « du sauveur blanc » et ne représentent pas les locaux de manière passive, misérable et sans défense. Ce stéréotype bien trop répandu fait du mal.
Attention, quand on cherche « à faire des likes », on a toutes les chances de faire précisément ce qu’il faut éviter. Le site Radi Aid a publié un guide des bonnes pratiques du volontaire sur les réseaux sociaux qui méritent d’être lu.
On peut décider d’offrir son temps pour travailler bénévolement en dehors d’organisations, de façon indépendante et pas nécessairement dans le secteur de la solidarité.
L’association Travel With a Mission est une plateforme originale qui s’adresse très clairement aux voyageurs qui souhaitent donner un sens à leur voyage, en développant un projet personnel en direction des communautés locales.
À la différence du volontariat classique au sein d’une organisation, c’est le voyageur, ou « twammer » (dans le vocabulaire de l’asso) qui détermine ce qu’il peut offrir (savoirs, compétences, expériences) et comment, pour le proposer aux communautés visitées et ceci dans tous types de structures ou institutions qui pourraient être intéressées (écoles, universités, associations, centres communautaires, hôpitaux, etc.), « les twamhosts ».
Le site Travel With a Mission facilite la mise en relation des uns et des autres.
Un vrai exemple concret
Mohammad est un voyageur (twammer) originaire d’Iran. Il propose au cours de son tour du monde à vélo (commencé il y a huit ans) de sensibiliser les enfants des pays visités à la protection de la nature. Il apporte son matériel éducatif. Les Twamhosts (les écoles du monde) le repèrent sur le site T.W.A.M et peuvent l’inviter pour faire une intervention.
Lire en détail le projet de Mohamed sur le site Twam
Le site Travel With a Mission
Mohammad dans une école pour sensibiliser les enfants sur l’importance de la nature
Wwoofing, c’est l’acronyme de World Wide Opportunities in Organic Farms. Il s’agit de travailler bénévolement contre le gîte et le couvert, dans l’une des fermes (toujours bio) du réseau mondial du wwoofing.
Il n’y a jamais d’échange d’argent. Le fond des choses, c’est le partage de valeurs et de compétences. Les fermiers transmettent leur savoir-faire et leur mode de vie. Au-delà de techniques agricoles, on y apprend aussi parfois des méthodes de construction respectueuses de l’environnement.
On peut faire du Wwoofing partout dans le monde. Chaque pays a un site spécifique sur lequel il faut s’inscrire et payer une cotisation d’environ 20 euros qui permet d’avoir accès à toutes les annonces. On peut s’engager sur des périodes courtes de quelques jours ou bien de plusieurs mois. Tout dépend des fermiers, selon leurs besoins, leurs disponibilités et leurs capacités d’accueil. On peut faire du wwoofing dans son pays, mais aussi très facilement à l’étranger. Pour les voyageurs, c’est une excellente façon de vivre avec les locaux. On vit de manière conviviale, en groupe, souvent avec d’autres wwoofers.
Le site international wwoofinternational.org liste tous les sites nationaux officiels sur le wwoofing. Pour des infos détaillées en français, vous pouvez consulter le site officiel français wwoof.fr
Du woofing dans une ferme bio
C’est l’équivalent du Wwofing, mais dans la construction.
Toujours aucun échange d’argent et toujours avant tout une affaire de partage de valeurs et de compétences. Il s’agit cette fois de participer à des chantiers de construction impliquant le plus souvent des techniques et des matériaux écolos. On offre sa motivation et sa force de travail et en échange on est logé, nourri et on y apprend en principe beaucoup.
En France, le site de référence est Twiza. Il est entièrement gratuit. Ce site se rémunère grâce aux dons.
Plusieurs sites proposent des jobs bénévoles ponctuels à destination des voyageurs.
Workaway, Helpx : ces deux sites listent des milliers d’annonces partout dans le monde. Il peut s’agir d’un peu tout et n’importe quoi : garder des animaux de compagnie, gardiennage de maison, réceptionniste dans une auberge de jeunesse, donner des cours particuliers de langue… La contrepartie pour le bénévole c’est le gite, parfois le couvert, ou d’autres avantages en nature. Il n’y a jamais d’échange d’argent. Il faut tout de même payer une cotisation au site pour pouvoir répondre aux offres. C’est environ 20 euros pour deux ans sur chacun des sites (Helpx et Workway). On préfère Workway, tout de même beaucoup plus ergonomique et agréable.
Quelques sites listent des annonces de jobs qui consistent à faire du gardiennage de maison en l’absence des propriétaires. Pour eux, l’intérêt c’est d’avoir l’esprit tranquille. Une maison habitée a moins de risques de se faire cambrioler. Elle est entretenue. Les plantes sont arrosées et les animaux gardés. Le gardien, lui, profite du confort d’une maison gratuitement.
Un voilier nécessite plusieurs personnes pour naviguer confortablement et en sécurité. Les chefs de bord recherchent souvent des équipiers pour les aider à manoeuvrer ou à tenir la barre pendant qu’ils se reposent.
Bien sûr, savoir naviguer est un atout pour être équipier, mais on peut commencer sans aucune expérience. Les propriétaires acceptent très souvent d’embarquer des équipiers totalement débutants et de les former sur le tas.
Ça ne coûte aux équipiers que ce qu’ils mettent dans la caisse de bord, avec les autres membres de l’équipage. Il s’agit des frais communs : la nourriture, l’essence et les frais de port. Le montant est toujours dérisoire en comparaison des économies de logement de transport réalisées.
On profite du « plaisir » de la vie en mer. On améliore son niveau de voile. On voyage écolo. Un bon plan en somme !
Les sites d’annonces de recherche d’équipiers :
Vogavecmoi – Bourse aux Équipiers – Desperate sailors : totalement gratuits
Find a Crew : propose aussi des annonces de membres d’équipage payés
On parle de manière plus approfondie des possibilités de travail bénévole contre hébergement dans notre article travailler en voyageant. On y parle aussi du Wwoofing, du Twamming et de toutes les façons de travailler en gagnant de l’argent en cours de voyage.
En vous limitant à ces quelques sites et livres, vous trouverez toutes les réponses aux questions qui pourraient vous rester après lecture de ce dossier.
On souhaite remercier tout particulièrement Tiffany Alleron et l’équipe de Concordia, tout comme nos interlocuteurs de chez France Volontaires et enfin le directeur du servicevolontaire.org pour avoir pris le temps de répondre à toutes nos très nombreuses questions.
On espère que cet article vous plaira et que notre discours assez critique sur le volontariat sans qualification vous semblera justifié.
N’hésitez pas à nous donner votre avis.