En Bolivie, le bus est le moyen de locomotion le plus utilisé par les voyageurs et par les locaux pour se déplacer. L’état des routes et celui des bus ne permettent pas toujours de voyager confortablement. Même si elle demande souvent un peu de patience, il s’agit de la solution de transport la plus pratique et la plus économique.
Nous avons réalisé une grande enquête du 29 novembre au 6 décembre 2021 auprès de 369 voyageurs qui ont visité la Bolivie. Nous leur avons demandé s’ils ont emprunté le bus durant leur séjour, le nom des compagnies qu’ils ont empruntées ainsi que la façon dont ils ont acheté leurs billets. Les chiffres publiés dans cet article proviennent de cette enquête. En savoir plus sur notre méthodologie
D’après notre enquête, 93 % des voyageurs ont emprunté le bus pour se déplacer en Bolivie.
Appelés flotas, vous emprunterez ces bus lors de vos déplacements entre les grandes villes.
Pour ces trajets de moyenne et longue distance, le départ se fait généralement en fin de journée avec une arrivée au petit matin. Sur le chemin, les bus peuvent s’arrêter pour prendre et déposer des colis ou des passagers.
Les bus de nuit ont pour avantages de vous faire économiser une nuit d’hôtel et aussi d’éviter de “perdre” une journée sur la route. Par contre, vous ne profitez pas du paysage.
Généralement, vous avez le choix entre différentes catégories de confort.
Ils ne sont pas tous aussi modernes
Non non, la photo ne date pas des 60’s
Photo : Eva et Leo
Ces bus Dodge des années 60, hyper colorés et populaires peuvent être difficiles à appréhender pour un voyageur, mais il s’agit d’un excellent moyen de s’immerger dans la culture et de rencontrer les Boliviens.
L’ambiance y est bienveillante et leur capacité de transport semble infinie.
Pour arrêter et monter dans un micro, faites simplement signe au chauffeur, s’il passe son chemin, c’est qu’il est plein ! Pour descendre, criez “Voy a bajar” ou “En la esquina”, le bus s’arrêtera une cinquantaine de mètres plus loin. Si vous êtes à l’arrière, les personnes devant vous transmettront le message au chauffeur.
Contrairement aux horaires de passage et aux arrêts, le trajet est défini. Il est indiqué sur un panneau accroché au pare-brise.
Souvent empruntés par les locaux, ces combis capables de transporter une douzaine de personnes desservent les villes principales, mais aussi celles qui se situent en dehors des grands axes.
Pour un même trajet, ils coûtent un peu plus cher que les bus classiques. Ils sont moins confortables, car moins spacieux, mais plus rapides. Sans horaire fixe, ils partent quand ils sont pleins. Les bagages sont souvent placés sur le toit.
À la gare routière, tendez l’oreille : les cris des annonceurs vous indiquent l’itinéraire et la destination de chaque minibus. Ces voceadors assistent les chauffeurs et récupèrent les paiements.
Les trufis sont des taxis collectifs. Il peut s’agir de petites camionnettes ou de voitures classiques. Ils effectuent des trajets définis plutôt à l’intérieur des villes ou juste à leur périphérie. Sur le même principe que les micros, leur itinéraire est noté sur un panneau accroché au pare-brise.
Minibus et trufis de La Paz
Vous pouvez choisir votre classe de confort uniquement pour les longs trajets. Pour les bus de nuit, privilégiez les classes de confort “cama” et “suite”. La classe standard économique est pratique pour les courts trajets de jour (3-4 heures maximum), mais peut vite devenir très inconfortable et fatigante si vous réalisez un long trajet.
Selon la compagnie, la définition d’une classe cama n’est pas la même. Vous pouvez demander à voir le bus avant de choisir votre compagnie.
Classe Semi-Cama avec Cruz del Norte
Classe Premium avec El Mexicano
Itinéraires | Fourchette de prix | Temps de trajet |
---|---|---|
La Paz- Copacabana | 4 – 6 € | ~ 4 h |
La Paz – Rurrenabaque | 10 – 24 € | ~ 14 h |
La Paz – Oruro | 4 – 6 € | ~ 4 h |
La Paz – Cochabamba | 6 – 10 € | ~ 8 h |
La Paz – Uyuni | 8 – 23 € | ~ 9 h |
La Paz – Potosi | 13 – 16 € | ~ 10 h |
Potosi – Uyuni | 4 – 7 € | ~ 3 h |
Potosi – Sucre | 2 – 3 € | ~ 3 h |
Santa Cruz – Cochabamba | 15 – 19 € | ~ 10 h |
Santa Cruz – Sucre | 10 – 15 € | ~ 14 h |
Se déplacer en bus à travers la Bolivie ne coûte jamais très cher, même avec les compagnies qui offrent le meilleur service.
Le prix indique souvent la qualité du bus et le niveau de service. Ajouter quelques euros permet de voyager dans un bus plus récent et plus confortable, ce qui n’est pas négligeable lorsqu’il s’agit d’un trajet de nuit. Quand vous achetez votre billet au dernier moment, lorsque les compagnies essaient de remplir les dernières places disponibles, vous pouvez tenter de négocier une petite remise.
Si pour les principaux itinéraires les départs sont fréquents, la ponctualité n’est pas le fort des bus boliviens. Comptez toujours une marge de sécurité en plus du temps de trajet annoncé par la compagnie. Sachez qu’il n’est pas rare de devoir changer de bus, parfois même de terminal sur un itinéraire.
Lors de notre enquête, parmi les voyageurs qui ont emprunté des compagnies de bus à bas prix, plusieurs ont tenu à nous préciser qu’ils ne recommandent pas ce choix et conseillent de mettre un peu plus cher afin d’avoir un service plus adapté et sûr.
D’après notre enquête :
Dans la grande majorité des cas, les voyageurs achètent leurs billets à la dernière minute. En Bolivie, même si vous pouvez réserver vos billets à l’avance, dans les faits, cela n’est pas nécessaire. De plus, les acheter directement sur place vous permet de comparer les compagnies et de vérifier l’état du bus avant de faire votre choix.
Sur internet, vous pouvez avoir une idée des principaux trajets possibles. Mais ils ne sont pas tous proposés, les horaires ne sont vraiment qu’indicatifs et les prix seront plus élevés qu’en gare routière.
Les voyageurs qui ont acheté leurs billets sur internet ont utilisé les sites TicketsBolivia et Busbud.
Organisation du terminal central de La Paz
En Bolivie, pour accéder aux quais des terminaux, vous payez une taxe à hauteur de 2 ou 2,5 bolivianos (environ 0,30 €). Les grandes villes peuvent avoir plusieurs terminaux (La Paz, Potosi…).
Voir la localisation des terminaux pour chaque ville
Le terminal principal de La Paz se trouve dans le centre-ville, dans l’ancienne gare ferroviaire conçue par Gustave Eiffel. Les bus desservent les Il y a ensuite deux terminaux secondaires d’où partent des bus généralement moins récents. Depuis le terminal de Villa Fatima, vous partez vers les Yungas (Coroico, Rurrenabaque…) et depuis celui près du cimetière, vous partez vers l’ouest et l’altiplano (Copacabana, Tiwanaku…).
Le plus grand terminal de bus du pays (et le deuxième d’Amérique latine) a été inauguré à côté de l’aéroport d’El Alto en février 2022. L’espace de billetterie regroupe 72 compagnies de bus avec des départs pour des trajets interdépartementaux et internationaux. Voir sur Google Maps
Terminal flambant neuf à El Alto
Il y a deux terminaux. Depuis l’ancien terminal (bâtiment en forme de dôme), les bus effectuent des trajets interprovinciaux. Pour un trajet vers un autre département ou à l’international, vous partirez sans doute de la nouvelle gare routière située sur l’Avenida Las Banderas.
Il n’y a pas vraiment de gare routière, la plupart des bus partent depuis l’angle de la Calle Cabrera et Avenida Arce. Vous trouvez là les bureaux de quelques compagnies de bus (Trans Titicaca, Cruz del Norte, Trans Omar…).
Il existe de nombreuses compagnies locales et nationales, mais toutes ne se valent pas. Contrairement à l’Argentine ou au Chili, il n’y a pas vraiment de compagnie leader en Bolivie.
Les voyageurs choisissent leur compagnie directement en gare routière en fonction des disponibilités, mais attention aux compagnies les moins chères qui signifient souvent moins de confort et de sécurité.
D’après notre enquête, Trans Copacabana et Expreso Tupiza sont les compagnies les plus utilisées par les voyageurs. Elles assurent des services de transport inter-départemental sur la quasi-totalité du territoire bolivien et proposent différentes classes de confort.
Bolivia hop vous permet d’accéder à un système de bus Hop-On Hop-Off grâce à des pass. La compagnie propose surtout des trajets vers et à travers le Pérou. Pratiques, confortables et sûrs, ces bus sont surtout destinés aux touristes. Il ne s’agit donc pas du meilleur moyen pour rencontrer les locaux et s’immerger dans la culture bolivienne.
En Bolivie, le réseau routier n’est pas très développé.
Même s’il tend à s’améliorer, seuls les grands axes disposent de routes asphaltées.
Pour le reste, il s’agit souvent de pistes qui deviennent impraticables en saison des pluies, notamment celle qui mène vers Rurrenabaque.
Carte détaillée des routes boliviennes
Comparés à ceux des pays voisins, les bus boliviens jouissent d’une moins bonne réputation. En effet, les chauffeurs boliviens conduisent vite et les compagnies remplissent leurs bus au maximum. Les routes sinueuses, parfois en mauvais état, les bus mal entretenus, n’arrangent pas vraiment les choses. Choisissez bien votre compagnie, n’hésitez pas à payer un peu plus cher votre billet afin de voyager en sécurité.
Certains voyageurs nous rapportent s’être retrouvés face à un chauffeur alcoolisé ou exténué… Dans ce genre de cas, il vaut mieux éviter de monter dans le bus et choisir une autre compagnie. Si la situation vous semble dangereuse, n’hésitez pas à demander à descendre dès que c’est possible.
Lorsque vos bagages sont placés en soutes, normalement, le chauffeur étiquette votre sac et vous donne un ticket. Cela évite les vols et rassure en cas de problème, car vous avez une preuve pour faire une réclamation. Cependant, conservez vos objets de valeurs sur vous. À l’intérieur du bus, évitez de placer votre sac dans les portes-bagages.
La proximité dans les bus de ville ou dans les gares routières fait le bonheur des pickpockets, restez vigilants.
Un moyen de protestation courant pour les Boliviens est le blocage des routes. Vous serez rarement informé plus d’un jour à l’avance, suivez les actualités pour ne pas vous retrouver pris au dépourvu.
Cette carte interactive, mise à jour régulièrement, indique les éventuels problèmes que vous pouvez rencontrer (route impraticable, mouvement sociaux…).
Ça passe ou pas ?