Le Cambodge ne possède pas le réseau de transport le plus efficace d’Asie du Sud-Est, mais les options sont nombreuses. En les combinant, vous pouvez rejoindre presque toutes les destinations. De plus, le réseau tend clairement à s’améliorer. Dans ce guide, vous trouverez une présentation des différents moyens de transport disponibles dans le pays.
Nous avons réalisé une grande enquête du 24 au 30 juin 2020, auprès de 656 voyageurs ayant visité le Cambodge. Nous leur avons demandé quels transports ils ont utilisés pour se déplacer à l’intérieur du pays. Les chiffres publiés dans cet article proviennent de cette enquête. En savoir plus sur notre méthodologie
Les voyageurs empruntent beaucoup la compagnie Giant Ibis
Émissions de CO2 : 50 grammes de CO2 par passager par kilomètre (Source : Base carbone de l’ADEME)
Au Cambodge, le bus est le moyen de transport le plus développé et le plus utilisé par les voyageurs pour se déplacer d’une ville à l’autre. Il offre de grandes possibilités d’itinéraires en plus d’être une solution économique.
La plupart des voies sont aujourd’hui goudronnées. Le bus est devenu plus sûr et plus efficace qu’il y a quelques années. Cependant, selon les compagnies, les horaires, les temps de trajets et le confort restent encore très disparates.
Le réseau rayonne depuis Phnom Penh. Les connexions entre la capitale et les principales villes du pays (Siem Reap, Battambang, Sihanoukville, Kratie…) sont quotidiennes. Elles sont assurées par de grands bus confortables et climatisés, mais les minivans sont également très courants. Les voyageurs qui souhaitent relier entre elles des villes moins fréquentées doivent souvent opter pour ces minibus locaux ou des taxis collectifs.
Émissions de CO2 : 63 grammes de CO2 par passager par kilomètre, car les locomotives fonctionnent au diesel au Cambodge (Source : Base carbone de l’ADEME).
Le train au Cambodge ne séduit pas les voyageurs. D’après notre enquête, seulement 3 % des répondants ont utilisé ce moyen de transport lors de leur séjour.
En grande partie détruit pendant la guerre, le réseau ferroviaire cambodgien n’a été que peu rénové depuis, faute de financement. Aujourd’hui, il n’existe que deux lignes de train en activité et malheureusement, elles ne peuvent pas rivaliser avec les autres types de transports (confort, temps de trajet).
De nouvelles liaisons devraient voir le jour (un jour lointain), notamment pour rejoindre le Vietnam et le Laos. À suivre…
Lignes de train
Les trajets en train coûte moins cher que les trajets en bus, mais ils ne sont pas réputés pour être ponctuels ou rapides et le confort reste sommaire. Toutefois, les voyageurs qui se lanceront dans l’aventure apprécieront les paysages.
La compagnie nationale gère seule le réseau : la Royal Railway Company. Vous pouvez acheter vos billets en ligne directement sur leur site ou via 12GoAsia.
Arrêts | Tous les jours |
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Phnom Penh | 7h |
Takeo | 9h |
Kampot | 11h |
Sihanoukville | 13h |
Arrêts | Tous les jours |
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Sihanoukville | 14h |
Kampot | 16h05 |
Takeo | 18h05 |
Phnom Penh | 20h |
Arrêts | Tous les jours |
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Phnom Penh | 6h40 |
Pursat | 11h20 |
Battambang | 14h |
Poipet | Suspendu |
Arrêts | Tous les jours |
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Poipet | Suspendu |
Battambang | 15h |
Pursat | 17h50 |
Phnom Penh | 22h30 |
Émissions de CO2 : 267 grammes de CO2 par passager par kilomètre (Source : Base carbone de l’ADEME).
Presque 2 000 kilomètres de voies navigables se dessinent sur la carte du Cambodge. Il s’agissait d’un moyen de transport très utilisé par les habitants avant que les routes ne se modernisent.
Les voyageurs empruntent surtout le bateau pour effectuer des croisières sur le Mékong ou le Tonle Sap plus que pour des raisons pratiques.
Le trajet entre Battambang et Siem Reap est le plus beau. Il prend souvent une journée entière (8 à 10h). Les conditions de sécurité et de confort peuvent surprendre. Il s’agit véritablement d’une aventure en soi.
Vous pouvez également naviguer entre Phnom Penh et Siem Reap, mais le trajet n’a pas autant de charme. Il est plus cher et quasiment aussi long que le trajet en bus.
10h de bateau ? Pas de problème !
L’avion est utile plutôt pour des trajets internationaux
Émissions de CO2 : 293 grammes de CO2 par passager par kilomètre (Source : Base carbone de l’ADEME).
Le Cambodge compte trois aéroports internationaux :
Voyager en avion reste assez cher proportionnellement au coût de la vie dans le pays. D’autre part, le plus long vol intérieur qu’un voyageur puisse réaliser est celui entre Siem Reap et Sihanoukville. Il dure 50 minutes pour un peu plus de 300 kilomètres. Cela vaut-il vraiment le coup ?
La compagnie la plus ancienne et toujours en opération est Cambodia Angkor Air.
De nouvelles compagnies voient régulièrement le jour, mais ferment parfois très rapidement. Aujourd’hui, vous pouvez voyager avec :
Le Cambodge n’a pas signé la convention de Vienne. Le permis international (traduction du permis français) n’y a donc pas de valeur légale, mais peut tout de même aider en cas de contrôle.
Pour conduire une voiture ou un deux roues de plus de 125cc, vous devez normalement être en possession du permis cambodgien correspondant. La loi est dans les faits rarement appliquée, mais votre assurance ne vous couvrira pas en cas d’accident si vous n’êtes pas en règle.
Au Cambodge, vous roulez à droite. Le Code de la route n’est pas toujours (jamais ?) respecté à la lettre. Si vous conduisez, soyez alertes, surtout la nuit.
En ville par exemple, vous pouvez souvent voir un Cambodgien rouler en sens inverse. À un carrefour, quand ils tournent à gauche, ils s’insèrent à contresens en attendant d’avoir la possibilité de se remettre sur la voie de droite…
45 % des répondants à notre enquête ont loué un scooter durant leur séjour, 4 % ont loué une moto. Pour les voyageurs, c’est un moyen de découvrir le pays en toute liberté, de s’arrêter quand ils le souhaitent et de rester flexibles sur leur itinéraire.
Comptez entre 2,50 € et 6 € par jour pour la location d’une moto ou d’un scooter de moins de 125cc et entre 8,50 € et 21 € par jour pour un 250cc.
Le permis n’est pas obligatoire pour les deux roues de moins de 125cc. Le conducteur doit porter un casque, mais pas forcément les passagers.
Le loueur peut vous demander de laisser votre passeport, négociez plutôt de laisser une copie de ce dernier et une caution. Si vous le pouvez, testez le scooter ou la moto une journée en ville avant de partir dans les campagnes.
Les accidents routiers au Cambodge impliquent souvent des motocyclistes, soyez prudents et ne louez une moto que si vous êtes habitué. L’assurance des loueurs ne couvre que le véhicule, pas vos frais médicaux ni les dommages causés aux tiers en cas d’accident.
Alternative plutôt stylée ?
Même si cela se fait, la location d’un scooter ou d’une moto à Siem Reap en tant que touriste n’est normalement pas autorisée.
Vous pouvez écoper d’une amende si vous êtes arrêté par la police et l’assurance ne vous couvre pas en cas d’accident si vous n’êtes pas en règle.
Cependant, vous pouvez vous promener en scooter électrique (e-bike) tout à fait légalement.
D’après notre enquête 9 % des voyageurs ont loué une voiture avec chauffeur. Il s’agit d’une solution pratique puisque vous n’êtes pas autorisé à conduire si vous n’avez pas le permis cambodgien. Comptez 25 à 30 € par jour pour visiter une grande ville et ses alentours.
Pour ceux qui souhaitent vraiment conduire au Cambodge, vous trouvez toutes les informations utiles sur le site du ministère des transports au Cambodge.
Prêt à passer votre permis au Cambodge ?
Au Cambodge, les taxis ne possèdent quasiment jamais de compteur. Vous pouvez faire appel à eux pour tous types de trajets : une course en ville, la visite des temples d’Angkor, un trajet interprovincial. Des groupes Facebook existent pour trouver des personnes avec qui partager un taxi, comme Taxi Share Cambodia.
Voici quelques tarifs (à titre indicatif) :
Nicky, chauffeur et guide à Battambang
Les tuk-tuk sont omniprésents au Cambodge et constituent un moyen très simple de se déplacer dans les grandes villes comme dans les plus petits villages.
Le prix d’une course descend rarement en dessous de 1 €, comptez entre 1 € et 1,50 € pour un trajet de cinq minutes. Les tarifs seront plus élevés si vous êtes plusieurs.
Vous pouvez aussi louer les services d’un guide chauffeur pour une demie-journée ou plusieurs jours afin de visiter une ville et ses environs.
Les motos-dop sont des motos taxi, plus rapides que les tuk tuks et moins chers.
Ce mode de transport est idéal pour les petites distances, mais difficile à envisager si vous avez vos bagages ou un gros sac à dos avec vous. Il est possible de monter à deux (en plus du conducteur), avis aux amateurs !
Ils sont souvent stationnés à la sortie des hôtels. Il peut tout à fait s’agir d’un citoyen lambda qui désire arrondir ses fins de mois. Comptez de 0,20 € à 1 € pour une course.
Équivalents d’Uber, les applications Grab et Pass App sont disponibles dans les grandes villes (Phnom Penh, Siem Reap, Sihanoukville, Battambang, Kampong Cham, Kampot) et continuent à se développer.
Elles permettent de trouver et réserver un taxi, un tuk-tuk ou une moto-dop sans avoir à négocier le prix de la course qui est fixé en amont.
Pass App est une application locale et elle répertorie plus de chauffeurs. Elle est donc plus utilisée que Grab.
PassApp, le Uber Cambodgien
Avec Grab, le prix est fixé à l’avance et vous pouvez payer directement via l’application. Il existe différents services :
Avec Pass App le prix est estimé à l’avance. Vous payez en espèce au conducteur après la course. Vous avez différents types de taxis disponibles :
Les vols à l’arraché sont courants dans les grandes villes. Quand vous êtes à l’arrière d’un tuk-tuk ou d’une moto-taxi, restez vigilants, tenez votre sac près de vous ou à vos pieds (à ceux du conducteur dans le cas d’une moto) et ne sortez pas votre smartphone.
Négociez toujours le prix de la course avant de monter.
Portez toujours un casque si vous êtes à moto.
Le taxi ne part qu’une fois plein
Avec l’amélioration de l’état des routes et le développement des minivans express, les taxis collectifs ne sont quasiment plus empruntés par les voyageurs.
Il s’agit d’une solution vraiment peu chère pour se déplacer à condition de savoir négocier et/ou de ne pas être à cheval sur le confort.
Ce sont généralement des pick-up ou des Toyota Camry. Les chauffeurs attendent d’avoir suffisamment de clients pour partir. Vous pouvez vous retrouver à sept passagers (plus le conducteur) dans une voiture cinq places…
Le prix double pour le siège avant. Vous pouvez négocier de payer plusieurs places si vous voulez avoir plus d’espace.
Au-delà d’être un superbe moyen de découvrir les sites emblématiques du pays (Angkor, Koh Dach, Kampot…), le vélo est aussi envisageable pour un itinéraire complet au Cambodge.
Les paysages relativement plats donnent des dénivelés faibles. Les plus grandes difficultés seront la chaleur et la sécurité. Dans certaines régions, un VTT sera appréciable, car les routes ne sont pas forcément goudronnées.
Angkor à vélo, attention s’il fait chaud !